Si quelqu’un est plus fort qu’un seul, les deux peuvent lui résister – Ecclésiaste 4,12
« Et si quelqu’un est plus fort qu’un seul, les deux peuvent lui résister ; et la corde à trois fils ne se rompt pas facilement. » Ecclésiaste 4,12
Le verset 12, quoique n’étant pas spécifiquement décortiqué ni expliqué par la Bible Annotée, peut très bien être compris dans un sens global en l’analysant à partir du bloc homogène que forment les quatre versets qui le précèdent et dont il est la conclusion (7–12).
À premier abord, les versets qui introduisent la péricope qui nous intéresse, nous présentent la condition d’une personne qui se plaît à se tenir à l’écart. Ainsi, les déboires que procure la méchanceté humaine pourraient aisément conduire à l’isolement volontaire. Et, selon l’Ecclésiaste, ce serait une vanité de plus que de se replier ainsi sur soi-même.
Par exemple, les versets 7 et 8 nous montrent que s’il y a folie dans l’attitude du paresseux et dans les efforts de l’envieux, il n’y en a pas moins dans le mal que se donne l’égoïste qui amasse pour lui seul, sans jouir de rien. Un pareil isolement n’est pas voulu de Dieu (Genèse 2.18).
Pour qui donc est-ce que je travaille ? Ici, au verset 9, l’Ecclésiaste nous propose une magnifique figure de style où il se met à la place de l’égoïste (Ecclésiaste 3.18), comme plus haut du matérialiste et entre entièrement dans son rôle. Comparez un autre exemple de dramatisme dans Luc 12.17-20.
Finalement, après avoir retracé la triste vie de l’avare égoïste et solitaire, l’Ecclésiaste dépeint les avantages de la vie de société et des mutuelles affections et va déclarer au verset 12 que « Deux, et peut-être trois, valent mieux qu’un ». Ainsi, un homme sans compagnon, disaient les rabbins, est comme la main droite sans la gauche et le travail est plus fructueux lorsqu’on est deux (Un bon profit). De ce fait, le sentiment qu’on est utile à son prochain, donne à ce que l’on fait une valeur de plus; et une joie partagée est une double joie ; tandis qu’une douleur partagée n’est plus qu’une demi-douleur.
En outre, le verset 10 nous montre que S’ils tombent, non pas tous deux, car ils auraient, l’un comme l’autre, besoin de secours ; mais si l’un des deux venait à tomber, l’autre le relèverait. Et en fin de compte, le verset 11 nous présente le contexte socio-culturel en Orient qui veut qu’on s’enveloppe, pour passer la nuit dans une pièce, de drap qui sert de manteau pendant le jour (Exode 22.26, note). Ainsi, dans une nuit froide, deux amis couchés l’un près de l’autre se réchauffent réciproquement.
En définitive, cette portion des Écritures allant du verset 7 au verset 12, nous servirait entre autres d’exhortation à considérer la beauté et les avantages de vivre en communauté contrairement aux tendances actuelles à vouloir privilégier l’individualisme.
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