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Greenpeace dénonce les exports d’uranium usé vers la Russie

Greenpeace a dénoncé mardi la reprise des exportations par le secteur nucléaire français d’uranium de retraitement (URT) vers la Russie, l’ONG évoquant « un non-sens environnemental, social et économique ».

Alors que l’URT envoyé en Russie doit y être transformé puis réutilisé dans les réacteurs nucléaires de Rosatom, ou renvoyé en France pour alimenter la centrale de Cruas-Meysse (Ardèche), Greenpeace demande à l’État français d’imposer à Orano et EDF de cesser « tout transport ou projet de transport », selon un communiqué de l’ONG.

L’association demande aussi au ministère de la Transition écologique de « requalifier l’uranium de retraitement en déchet », estimant que la majeure partie de la matière exportée vers la Russie ne sera pas réutilisée et restera entreposée à Seversk, au coeur de la Sibérie, « pour une durée illimitée » et « sous une forme ne garantissant pas l’absence de contamination ».

Greenpeace réclame en outre aux « instances de surveillance du nucléaire (de) faire la lumière, en toute transparence, sur les flux nucléaires entre la France et les pays étrangers ».

Sur son compte Twitter, la branche française de l’ONG a diffusé une photo d’une dizaine de ses militants manifestant devant le siège du groupe Orano, à Châtillon (Hauts-de-Seine), mardi matin, avec des banderoles « Stop aux trafics radioactifs » et « La Russie n’est pas une poubelle ».

Orano a indiqué avoir vendu fin 2020 à Rosatom un peu plus de 1.000 tonnes d’URT destiné à être envoyé en Russie pour être converti puis ré-enrichi afin de fabriquer du combustible pour les réacteurs russes.

Alors que Greenpeace évoquait deux cargaisons d’URT envoyées du Havre (Seine-Maritime) vers Saint-Pétersbourg début 2021 et un prochain transport prévu au dernier trimestre, Orano a précisé que les expéditions se déroulaient en plusieurs étapes, avec un premier envoi réalisé début 2021 et d’autres « en cours ».

L’ex-Areva a également fait valoir dans une déclaration transmise par courrier électronique que l’URT constituait « une matière valorisable issue du traitement des combustibles usés qui a des caractéristiques comparables à celles de l’uranium naturel ».

EDF, qui a conclu en 2018 un contrat pour la transformation d’URT avec Tenex (filiale de Rosatom), a de son côté fait savoir qu’il ne reprendrait ses expéditions vers la Russie qu’à partir du moment où il aurait la garantie que les installations « respectent les exigences techniques et environnementales » de son cahier des charges.

Les exportations de stocks français d’URT, déjà contestées par Greenpeace, avaient été interrompues en 2010 dans un contexte de prix bas de l’uranium qui rendait l’enrichissement de l’uranium naturel plus rentable que celui de l’uranium appauvri. Orano met aujourd’hui en avant une logique économique sur fond de hausses de prix.

(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Blandine Hénault)

Chrétiens TV

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