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Emmanuel Macron veut relancer « la grande aventure » nucléaire, six EPR2 annoncés

Emmanuel Macron a lancé jeudi le vaste chantier du renouvellement du parc nucléaire français en annonçant la construction de six nouveaux réacteurs de nouvelle génération (EPR2), avec la possibilité de huit réacteurs additionnels.

Lors d’un discours à Belfort, où il a salué l’accord d’exclusivité scellé entre EDF et General Electric pour l’acquisition d’une partie de l’activité nucléaire de GE Steam Power, le chef de l’Etat a souligné en outre la nécessité de développer massivement les énergies renouvelables.

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Le président sortant, qui n’a toujours pas officialisé son « désir » de briguer un nouveau mandat de cinq ans, appelle à multiplier d’ici 2050 la puissance installée dans l’énergie solaire par près de 10 et à viser quelque 40 gigawatts pour l’éolien en mer avec l’installation d’une cinquantaine de parcs.

Le parc nucléaire français est quant à lui vieillissant et l’arrêt de plusieurs centrales pour des problèmes de corrosion accroît la pression sur le système électrique français, désormais à la limite de ses capacités de production.

Après s’être engagé en 2017 à réduire la part du nucléaire à 50% dans la production électrique nationale, Emmanuel Macron invite désormais à « reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire civil en France ».

Il souhaite que soient prolongés tous les réacteurs qui peuvent l’être, « sans rien céder sur la sûreté ». Il a demandé à EDF d’étudier les conditions de prolongation au-delà de 50 ans, après de premières prolongations au-delà de 40 ans.

Deuxième axe : un nouveau programme de construction de réacteurs, à l’image de celui de 1974, sujet qui divise les candidats à l’élection présidentielle.

« Je souhaite qu’un palier de six EPR2 soit construit et que nous lancions les études sur l’extension de ce palier avec huit EPR2 additionnels », a-t-il déclaré, fixant le début du chantier à l’horizon 2028.

Emmanuel Macron a annoncé dans cette perspective une concertation publique sur l’énergie au second semestre 2022 et des discussions parlementaires en 2023 pour réviser la programmation pluriannuelle de l’énergie.

Dans un communiqué, Greenpeace France s’insurge contre cette décision, estimant que « le candidat Emmanuel Macron fait le choix du fiasco du nucléaire ».

« Ces déclarations ne sont pas celles d’un président soucieux de l’urgence climatique et de la transition énergétique mais celles d’un président en campagne pour sa réélection », souligne-t-elle.

VERS UN PROGRAMME DE PETITS REACTEURS MODULAIRES

« Nous visons le début du chantier à l’horizon 2028, pour une mise en service du premier réacteur à l’horizon 2035 » a-t-il dit, avec à la clé « 220.000 emplois préservés pour des années, dont 10.000 créés ».

Le projet d’EDF porte sur la construction de six réacteurs sur trois sites existants – deux à Penly (Seine-Maritime), deux à Gravelines (Nord) et deux à Bugey (Ain) ou au Tricastin (Drôme) -, pour un coût estimé de 50 milliards d’euros en tenant compte d’une intervention de l’Etat permettant d’améliorer les conditions de financement des nouvelles unités.

La France ne compte pour l’heure qu’un EPR, à Flamanville (Manche), dont le chantier lancé en 2007 ne cesse d’enchaîner retards et surcoûts. La mise en service du réacteur, prévue initialement en 2012, est désormais espérée au printemps 2023.

« A côté de ces EPR, un appel à projets sera soutenu à hauteur d’un milliard d’euros par France 2030 et sera lancé pour faire émerger des petits réacteurs modulaires (SMR), mais aussi des réacteurs innovants permettant de fermer le cycle du combustible, de produire moins de déchets », a indiqué le président français.

Celui-ci fixe pour objectif l’assemblage d’un premier prototype d’ici 2030.

« Ce nouveau programme pourrait conduire à la mise en service de 25 gigawatts de nouvelles capacités nucléaires d’ici 2050 », a-t-il estimé.

Pour porter ces programmes ambitieux, l’Etat, qui contrôle près de 84% d’EDF, « prendra ses responsabilités pour sécuriser la situation financière » du groupe, a assuré le chef de l’Etat.

La France compte aujourd’hui 56 réacteurs et 18 centrales, qui comptent pour environ 70% de la production d’électricité, selon EDF.

« Oui, se noue ici quelque chose de la France que nous voulons pour 2030, une France qui, sur le terreau de son passé, sur ces terrres qui ont porté notre histoire industrielle (…) regarde l’avenir et montre le chemin », a lancé Emmanuel Macron après avoir cité plusieurs fois le général de Gaulle, dans un discours aux accents électoraux.

(Rédigé par Jean-Michel Bélot et Sophie Louet, avec la contribution de Benjamin Mallet, édité par Bertrand Boucey)

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