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France/Régionales: Les grandes manoeuvres d’entre-deux-tours ont commencé

Le retrait du candidat écologiste pour faire barrage au Rassemblement national en Provence-Alpes-Côte d’Azur a constitué lundi le principal signe des grandes manoeuvres d’entre-deux-tours au lendemain d’un premier tour des élections régionales marqué par une abstention record.

Soumis à une forte pression du Parti socialiste et d’Europe Ecologie-Les Verts, qui l’a menacé d’exclusion, le candidat écologiste Jean-Laurent Félizia, crédité de 16,89% des voix, a finalement jeté l’éponge, laissant libre court au duel attendu entre le président de droite sortant Renaud Muselier et le représentant du Rassemblement national (RN), Thierry Mariani.

« Je n’ai pas le droit de jouer avec le feu, pour l’avenir de nos enfants, de nos petits enfants », a déclaré Jean-Laurent Félizia lors d’une conférence de presse.

Sans ce retrait, les chances de l’extrême droite de gagner la première région de son histoire étaient fortes, alors que son candidat est arrivé en tête, cinq points devant Renaud Muselier (36,38% contre 31,91%), lui-même soutenu par la majorité présidentielle.

En Ile-de-France, la région la plus peuplée du pays, une coalition de gauche emmenée par Julien Bayou tentera pour sa part d’empêcher la réélection de la conservatrice Valérie Pécresse arrivée en tête avec 35,94% des suffrages. Le candidat d’EELV, crédité de 12,95% des voix, s’allie à la socialiste Audrey Pulvar (11,07%) et à l’élue de La France insoumise Clémentine Autain (10,24%).

Dans les Pays-de-Loire, la liste écologiste de Matthieu Orphelin et celle du socialiste Guillaume Garot ont fusionné dans le but de ravir la région à la présidente LR sortante Christelle Morançais, arrivée en tête avec plus de 34% des voix.

Les candidats ont jusqu’à mardi 18 heures pour négocier des alliances, fusions ou retraits de listes pour le second tour.

Ce lundi a été l’occasion de faire un premier bilan de ce scrutin marqué par une abstention historique de l’ordre de 68%, qui pose un problème démocratique, comme l’ont fait remarquer tous les partis et le Premier ministre Jean Castex, qui a lancé en début de journée un appel solennel au réveil des électeurs, dimanche prochain.

« Faire gagner l’abstention, c’est faire perdre la démocratie », écrit-il. « Nous devons tous, collectivement, la combattre. Ce n’est pas une formule mais une exigence républicaine ».

CRITIQUE D’EDOUARD PHILIPPE

Son prédécesseur à Matignon, Edouard Philippe, a eu des mots sévères dans Ouest-France.

« Tout le monde savait qu’organiser les élections en ce moment, ce serait un désastre. Même moi j’ai du mal à en vouloir aux électeurs de ne pas se passionner pour les départementales et les régionales, pour le premier tour. Il faudrait un débat plus large, collectif, sur les élections », a-t-il estimé.

Outre l’abstention, le scrutin a été marqué par un net recul du Rassemblement national par rapport à son niveau de 2015, des scores confortables pour la droite et les exécutifs sortants, et une piètre performance de La République en marche, le parti du président Emmanuel Macron.

Tandis que Les Républicains se félicitent d’être, comme l’a dit son président Christian Jacob, « le premier parti de France », ce premier tour signe « bien sûr » un échec du parti de la majorité présidentielle, a admis sur France 2 le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

« Je reconnais très clairement les choses. Nous n’étions pas implantés dans ces élections-là », a déclaré sur LCI Stanislas Guerini, délégué général de LaRem.

A l’autre bout de l’échiquier politique, le vice-président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a décrit des électeurs « dégoûtés » de la politique.

« Je veux dire aux électeurs du Rassemblement national: en restant chez vous, vous n’exprimez pas une colère, vous la laissez perdurer », a-t-il prévenu sur BFM TV, faisant écho à l’appel à un « sursaut » lancé la veille par la présidente du RN et candidate à l’élection présidentielle Marine Le Pen.

A gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, juge pour sa part que ce scrutin montre que les Français ne sont pas « condamnés » à revivre, comme en 2017, un duel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron dans la course à l’Elysée.

Pour Gérald Darmanin toutefois, les deux élections n’ont rien à voir.

« Les Français sont un peuple politique qui n’est pas idiot. Quand il vote pour les régionales, c’est qu’il vote pour un président de région. Quand il votera pour le président de la République, il choisira le président de la République ».

Gérald Darmanin a par ailleurs balayé les critiques sur les problèmes dans l’envoi de la propagande électorale qui, selon certains partis, ont alimenté l’abstention. Il a toutefois reconnu « des problèmes » et estimé qu’Adrexo, l’une des deux entreprises choisies, avec La Poste, dans le cadre d’un appel d’offres pour effectuer cette tâche, n’avait « pas fait son travail correctement ».

(Reportage Elizabeth Pineau, avec la contribution d’Hayat Gazzane, édité par Blandine Hénault et Jean-Michel Bélot)

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