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L’usage de la parole

 

Lecture : Jacques 3/2-11 :

«Nous bronchons tous de plusieurs manières. Si quelqu’un ne bronche point en paroles, c’est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride. Si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux pour qu’ils nous obéissent, nous dirigeons ainsi leur corps tout entier. Voici, même les navires, qui sont si grands et que poussent des vents impétueux, sont dirigés par un très petit gouvernail, au gré du pilote. De même, la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! La langue aussi est un feu ; c’est le monde de l’iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne. Toutes espèces de bêtes, d’oiseaux, de reptiles et d’animaux marins, sont domptés et ont été domptés par l’homme ; mais la langue, aucun homme ne peut la dompter ; c’est un mal qu’on ne peut réprimer ; elle est pleine d’un venin mortel[1]. Par elle nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l’image de Dieu. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. La source fait-elle jaillir par la même ouverture l’eau douce et l’eau amère ? Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne des figues ? De l’eau salée ne peut pas non plus produire de l’eau douce ».

Introduction : La Parole est créatrice ou destructrice. Par la Parole, Dieu a créé toutes choses. Par la parole le Diable a amené la femme et l’homme à la désobéissance et à la chute.

L’apôtre Jacques  par cette lettre se sert de plusieurs images qui nous sont familières, pour nous amener à considérer l’usage de la parole et à analyser les conséquences qui en résultent.

Puissions-nous utiliser notre langue pour le Royaume de Dieu, en prononçant des paroles constructives allant dans le sens de la foi, de la miséricorde et de l’amour.

  • Le mors pour qu’ils nous obéissent :

Le mors est indispensable pour contrôler le cheval, pour le guider dans sa marche et l’arrêter dans sa course. Le (Psaume 32/9) en parle : « Ne soyez pas comme un cheval ou comme un mulet sans intelligence ; on les bride avec un frein et un mors dont on les pare, afin qu’ils ne s’approchent point de toi ».

Hélas ! Nous aussi nous avons besoin d’un mors pour contrôler nos paroles !

« Celui qui retient ses paroles connaît la science,… » (Proverbes 17/27). Et (Proverbes 29/20) : « Si tu vois un homme irréfléchi dans ses paroles, il y a plus à espérer d’un insensé que de lui ».

Paul écrivant à Tite lui adressait ces recommandations : « Rappelle-leur d’être soumis aux magistrats et aux autorités, d’obéir, d’être prêts à toute bonne œuvre , de médire de personne, d’être pacifiques, modérés, pleins de douceur envers tous les hommes,… » (3/-2).

Ce même apôtre Jacques nous a également laissé ces versets qui méritent toute notre attention et qui s’intègrent parfaitement dans la pensée biblique : « Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère ; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » (Jacques 1/19-20).

Le mors nous parle donc de la maîtrise de soi et dans nos paroles.

Le livre de l’Ecclésiaste dit même : « Ne te presse pas d’ouvrir la bouche, et que ton cœur ne se hâte pas d’exprimer une parole devant Dieu ; car Dieu est au ciel, et toi sur la terre : Que tes paroles soient donc peu nombreuses. Car, si les songes naissent de la multitude des occupations, la voix de l’insensé se fait entendre dans la multitude des paroles » (5/1).

Le mot « mors » vient du latin « morsus », de « morsure » et de « mordre ». Certaines paroles prononcées peuvent devenir des « morsures », puisque Jacques parle de venin mortel !

Paul écrivant aux Galates leur recommandait de prendre garde à leurs paroles : « …mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous soyez détruits les uns par les autres » (5/15).

« Celui qui ne sait pas garder sa langue, ne gardera pas ses amis“

“Donne à ta langue plus de repos qu’à tes oreilles ou à tes yeux“

“Une langue bien affilée est la seule machine à couper qui ne devienne pas plus émoussée à l’usage, mais plus aiguisée“.

Le livre des Proverbes insiste dans cette direction qui doit nous amener à contrôler notre langage : « Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent » (10/19). Et cette autre référence mérite toute notre attention : « Tout travail procure l’abondance, mais les paroles en l’air ne mènent qu’à la disette » (Proverbes 14/23).

Et n’oublions jamais cette parole du Seigneur : « Je vous le dis : Au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée. Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné » (Matthieu 12/36-37).

“Quand vous parlez, souvenez-vous que Dieu est un de vos auditeurs“.

Parlons, mais soyons vigilants et mettons en pratique ce verset : « Celui qui retient ses paroles connaît la science,… » (Proverbes 17/27).

  • Un petit gouvernail :

Il y a dans le mot « gouvernail », le mot « gouverner ». Jacques appuie bien sur cette réalité quand il dit : « Voici, même les navires, qui sont si grands et que poussent des vents impétueux, sont dirigés par un très petit gouvernail, au gré du pilote » (v 4).

En effet c’est par la parole que naissent des évènements parfois catastrophiques ! Il suffit de quelques mots prononcés par un chef d’état, pour que le monde tremble de peur à cause d’un conflit possible!

Et si nous utilisions notre langue pour donner une orientation positive aux événements par des paroles de foi et d’espérance ?

C’est ce que fit Paul qui au sein de la tempête encouragea ses compagnons par des paroles positives et constructives alors que tous désespéraient de conserver la vie: « Maintenant je vous exhorte à prendre courage ; car aucun de vous ne périra, et il n’y aura de perte que celle du navire. Un ange du Dieu à qui j’appartiens et que je sers m’est apparu cette nuit et m’a dit… » (Actes 27/22-23-24).

Quelques paroles données venant de Dieu peuvent donner à des situations périlleuses une autre dimension.

Nous sommes environnés de personnes vivant des tempêtes, et pour lesquelles nous sommes envoyés pour leur parler de la part de Dieu et les diriger vers la croix du calvaire où chaque personne doit jeter l’ancre.

Soyons positifs, constructifs et manions notre langue avec foi, sagesse et conviction. Confessons la victoire dans le nom de Jésus !

« On éprouve de la joie à donner une réponse de sa bouche ; et combien est agréable une parole dite à propos » (Proverbes 15/23).

« Les paroles dans la bouche du sage sont pleines de grâce ; mais les lèvres de l’insensés causent sa perte » (Ecclésiaste 10/12).Voici le témoignage que l’on donnait sur Job : « Tes paroles ont relevé ceux qui chancelaient… » (Job 4/4).

  • Un petit feu peut embraser une grande forêt :

 « La langue aussi est un feu ; c’est le monde de l’iniquité » (v6).

Que de dégâts causés par des paroles de critiques, de médisances, qui ont parfois anéanti des relations et brûlé toute espérance au sein de certaines familles !

Mais cette langue saisie par le Saint-Esprit peut embraser un cœur pour qu’il soit gagné à Christ !

« L’Éternel parla face à face, sur la montagne, du milieu du feu » (Deutéronome5/14).

Un don spirituel donné par notre bouche sous l’inspiration du Saint-Esprit est comme un feu pour détruire l’incrédulité et amener toute âme à se prosterner devant Dieu.

En parlant de la prophétie Paul dira : « Mais si tous prophétisent, et qu’il entre un non-croyant ou un simple auditeur, il est convaincu par tous, il est jugé par tous, les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle manière que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous » (1 Corinthiens 14/24-25).

De même, prions pour que la prédication de l’Évangile devienne ce feu qui détruira toutes formes de péché dans l’Église et qu’elle vive la sanctification.

Par nos paroles, allumons le feu de Dieu dans les cœurs, par des encouragements et des exhortations. Encourageons-nous réciproquement ; parlons avec amour, sans juger. Bénissons nos frères et sœurs et prions pour eux et avec eux.

C’est ce feu là que nous voulons allumer, pas celui de la discorde, de la critique ni de la médisance.

Comme le psalmiste, vivons ces paroles : « Des paroles pleines de charme bouillonnent dans mon cœur. Je dis : Mon œuvre est pour le roi ! Que ma langue soit comme la plume d’un habile écrivain ! » (Psaume 45/2).

Que le feu divin alimente nos paroles et nos actions de grâces ! Que notre génération soit saisie par la main de Dieu !

“Quand nous sommes seuls, nous avons à veiller sur nos pensées ; en famille, sur notre humeur ; en société sur notre langue“.

  • Dompter la langue :

Jacques nous dit dans sa lettre que personne ne peut la dompter ; sous-entendu que nous échouerons par nos propres efforts.

La langue en effet est semblable à un animal sauvage, imprévisible dans ses réactions et nous nous étonnons nous-mêmes d’avoir dit telle ou telle parole en nous affirmant que cela ne se reproduira plus. Hélas trop souvent ça recommence !

C’est un sujet de prière ; demander au Seigneur de dompter ce fauve qu’est la langue.

Un moine disait : “Je n’ai du temps pour rien, car j’ai 2 faucons à apprivoiser (ses yeux), 2 éperviers à dresser (ses mains), 1 lion (son cœur) et 1 dragon (sa langue) à vaincre…“

Une question se pose en comparant les deux images employées par l’apôtre : «  Quelle différence entre le mors d’un cheval et le domptage d’un animal ? »

Le mors bride le cheval, le freine le dirige, alors que dompter un animal, c’est l’amener à réaliser des figures ou prendre certaines positions inimaginables à l’état sauvage.

De même notre langue doit être bridée, dirigée par le Saint-Esprit ; mais bien plus, elle doit être capable de dire et de prononcer des paroles qui semblent impossibles à vue humaine !

Jésus avait parfaitement maîtrisé sa langue et son langage ; Pierre en rend témoignage : « Lui qui injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement » (1 Pierre 2/23).

Il nous suffit d’aller à la croix pour entendre sa voix et ce qu’il répondit face aux souffrances et aux moqueries : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23/34).

Allons à la croix pour recevoir la force d’employer un autre langage face aux difficultés ou pour répondre à certaines situations.

Comment réagissons-nous face à des propos défavorables nous concernant ?

David décrit dans le livre des Psaumes l’attitude de plusieurs qui le harcèlent par des propos calomnieux ; mais lui pour réponse, il loue le Seigneur : « Car mes ennemis parlent de moi, et ceux qui guettent ma vie se consultent entre eux, disant : Dieu l’abandonne ;… Et moi j’espèrerai toujours, je te louerai de plus en plus. Ma bouche publiera ta justice, ton salut chaque jour,…Ma langue chaque jour publiera ta justice,… » (Psaume 71/10, 14,15, 24).

C’est encore lui qui écrit : « Je disais : Je veillerai sur mes voies, de peur de pécher par ma langue ; je mettrai un frein à ma bouche,… (D’autres ont traduit par : Je garderai ma bouche avec une muselière ou encore : Je la préserverai avec un bâillon) » (Psaume 39/2).

Que le Seigneur nous donne la force de réagir comme cette femme épouse d’un missionnaire qui fut mis à mort par des hommes d’une tribu et qui s’adressant à ces hommes pouvait dire en les embrassant : « Je vous pardonne »

Par une langue domptée par la puissance du Saint-Esprit nous serons capables d’aller trouver une personne et de lui pardonner.

  • Une source :

Jacques parle de deux sortes d’eau : Une douce et une amère.

« L’eau amère c’est l’eau de la contestation ; c’est Mara, l’amertume, la critique, les reproches… »

« Ils arrivèrent à Mara ; mais ils ne purent pas boire l’eau de Mara, parce qu’elle était amère…Le peuple murmura contre Moïse… » (Exode 15/23-24).

Ce furent les paroles de Naomi qui revenant au pays d’Israël déclara : « Ne m’appelez pas Naomi ; appelez-moi Mara, car le Tout-Puissant m’a remplie d’amertume. J’étais dans l’abondance à mon départ, et l’Éternel me ramène les mains vides. Pourquoi m’appelleriez-vous Naomi, après que l’Éternel s’est prononcé contre moi, et que le Tout-Puissant m’a affligé ? » (Ruth 1/20-21).

Gardons-nous d’avoir des propos négatifs ; et ne contaminons pas les autres par l’eau de Mara.

« Comme une fontaine troublée et une source corrompue, ainsi est le juste qui chancelle devant le méchant » (Proverbes 25/26).

Mais quelle est bonne cette source d’eau douce, où jaillissent des paroles encourageantes, fraternelles et apaisantes !

Nous les chrétiens sommes les garants de la source de vie qu’est Christ. Ne la polluons pas par nos agissements et nos propos charnels.

Parlons avec grâce et de la grâce de Dieu ! Abreuvons par nos paroles les assoiffés de la vie et tous ceux et celles qui traversent des déserts.

« Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours » (Proverbes 4 :23-24).

Pour les eaux de Mara, Moïse jeta un bois et l’eau devint douce (v25).

Par la croix du Calvaire, nous devons changer l’eau de Mara en eau douce.

Et quand l’amertume et la contestation s’invitent à nos paroles, crions à Dieu pour être transformer et capable de produire l’eau douce de la vie.

« La bouche du juste est une source de vie » (Proverbes 10/11).

Quelqu’un a dit : “Les bonnes paroles ont une vertu médicinale“.

 

« L’enseignement du sage est une source de vie » (Proverbes 13/14).

« La crainte de l’Éternel est une source de vie » (Proverbes 14/27).

« La sagesse est une source de vie » (Proverbes 16/22).

 Le comportement de David, ainsi que son langage étaient étroitement liés à sa relation avec Dieu : « Auprès de toi est la source de la vie » (Psaume 36/10). 

  • L’olivier, le figuier et la vigne :

 Pourquoi Jacques nomme-t-il ces trois arbres fruitiers ?

Ces arbres représentent la vie quotidienne au sein du peuple d’Israël.

Le livre des Juges en parle, tout en nous renseignant sur la pensée des propos de l’apôtre Jacques :

« Les arbres partirent pour aller oindre un roi et le mettre à leur tête. Ils dirent à l’olivier : Règne sur nous. Mais l’olivier leur répondit : Renoncerais-je à mon huile, qui m’assure les hommages de Dieu et des hommes, pour aller planer sur les arbres ? Et les arbres dirent au figuier : Viens, toi, règne sur nous. Mais le figuier leur répondit : Renoncerais-je à ma douceur et à mon excellent fruit, pour aller planer sur les arbres ? Et les arbres dirent à la vigne : Viens, toi, règne sur nous. Mais la vigne leur répondit : Renoncerais-je à mon vin, qui réjouit Dieu et les hommes, pour aller planer sur les arbres ? » (Juges 9/8-14).

  1. L’olivier : Pour l’huile, la lumière des lampes et les parfums.
  2. Le figuier : Pour soigner les plaies, les ulcères.
  3. La vigne : La joie, la gaité.

Nos paroles doivent posséder ces vertus:

  1. Des paroles pour éclairer et pour répandre le parfum de Christ.
  2. Des paroles pour soigner les plaies des blessés de la vie.
  3. Un langage gai et des paroles joyeuses pour donner envie de s’approcher de Dieu.

Conclusion :

 Par mes paroles je dois être un instrument de paix et montrer Christ.

 

  • La maîtrise de mon langage (le mors).
  • Diriger vers le positif (le gouvernail).
  • Des paroles remplies du feu divin pour embraser (le feu).
  • Un langage où jaillissent les sources de la vie (sources douces et non amères).
  • Des paroles aux fruits exquis (l’olivier et son fruit, le figuier et son fruit et la vigne et son fruit).

Yves Prigent.

www.poesie-chretienne.com

[1] Dans l’antiquité, on croyait que c’était la langue du serpent qui apportait le venin

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