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Beyrouth en état de choc, le bilan de l’explosion s’alourdit à 135 morts

Les équipes de sauvetage libanaises continuaient mercredi de rechercher d’éventuels survivants de l’explosion qui a secoué la veille le port de Beyrouth et une importante partie de la ville, faisant au moins 135 morts et près de 5.000 blessés, et risque d’aggraver une crise économique déjà historique.

Le président Michel Aoun a déclaré que 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium, un produit chimique utilisé pour fabriquer des engrais mais aussi des explosifs, étaient stockées dans le port depuis six ans sans mesures particulières de sécurité, une situation qu’il a jugée « inacceptable ».

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« Aucun mot ne peut décrire l’horreur qui a fait frappé Beyrouth, hier soir, la transformant en une ville sinistrée », a-t-il dit lors d’une réunion d’urgence du gouvernement.

Une source officielle informée des premiers résultats de l’enquête sur les causes de la catastrophe a déclaré que l’explosion était le résultat de négligences et que ce point avait été examiné à plusieurs reprises par différentes commissions et par la justice sans que « rien ne soit fait » pour ordonner l’évacuation de ces matières extrêmement dangereuses.

Le gouvernement libanais a décrété mercredi l’état d’urgence pour deux semaines à Beyrouth, dont la sécurité a été confiée à l’armée.

De source ministérielle, les autorités ont ordonné l’assignation à résidence des responsables portuaires chargés des entrepôts ou de surveiller les matériaux incriminés depuis 2014, ont déclaré à Reuters des sources ministérielles.

« On dirait une zone de guerre. Je ne trouve pas mes mots », a déclaré mercredi à Reuters le maire de Beyrouth, Jamal Itani, après avoir constaté l’étendue des dégâts, qu’il a estimés à plusieurs milliards de dollars. « C’est une catastrophe pour Beyrouth et le Liban. »

Le dernier bilan du ministère de la Santé fait état de 135 morts et près de 5.000 blessés. Vingt-quatre heures après la catastrophe, on compte aussi des dizaines de disparus.

Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a ajouté qu’au moins 250.000 Beyrouthins étaient désormais sans domicile, leurs foyers ayant été dévastés par le souffle de l’énorme déflagration.

Les dégâts matériels pourraient s’élever à 5 milliards de dollars, voire davantage, a indiqué le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud.

En France, le Parquet de Paris a annoncé que 21 Français avaient été identifiés parmi les blessés.

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), qui siège dans la banlieue de La Haye, a décidé pour sa part de repousser au 18 août son verdict dans le procès des quatre hommes jugés par contumace pour l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005. et

Il devait initialement rendre sa décision vendredi.

« LE COUP DE GRÂCE »

Dans le centre de Beyrouth, de nombreuses façades sont détruites, des meubles jonchent les rues et des habitants sous le choc marchent dans les décombres sur des tapis de bris de verre, cherchant des informations sur leurs proches disparus.

Les hélicoptères sillonnent le ciel de la ville et des équipes de plongeurs cherchent d’éventuels disparus dans les eaux du port où les corps des victimes ont été projeté par la force de l’explosion, survenue pendant l’heure de pointe de fin de journée.

« C’est le coup de grâce pour Beyrouth. Nous sommes une zone de catastrophe; mon immeuble a été secoué, je croyais que c’était un tremblement de terre », a dit Bilal, un sexagénaire vivant dans le centre-ville.

Comme beaucoup de Libanais, il incrimine l’élite politique du pays. « On avait déjà une crise économique, les gens sont affamés et ces voleurs, ces pilleurs, est-ce qu’ils vont indemniser les pertes? Qui va indemniser ceux qui ont perdu des êtres aimés? », a-t-il dit.

L’explosion a détruit les silos du port, dans lesquels étaient stockés quelque 120.000 tonnes de céréales et a dévasté le principal point d’entrée des importations au Liban. Mais le ministre de l’Economie a assuré que le pays, qui compte environ six millions d’habitants – et peinait déjà à héberger et nourrir des centaines de milliers de réfugiés syriens – n’était pas menacé par une pénurie de farine.

A l’hôtel Le Gray, gravement endommagé, le gérant, Hassan Zaiter, 32 ans, estime que « cette explosion scelle l’effondrement du Liban ». « J’en veux vraiment à la classe dirigeante », ajoute-t-il.

Pour Ali Abdoulwahed, 46 ans, gérant du Café de l’Etoile, non loin du Parlement, « cette explosion nous ramène aux années de guerre ».

LA CLASSE POLITIQUE MISE EN CAUSE

L’explosion, entendue jusqu’à Chypre, à quelque 160 kilomètres de Beyrouth, a ravivé dans la population libanaise le souvenir de la guerre civile de 1975-1990, durant laquelle la capitale a été régulièrement pilonnée et visée par des attentats à la voiture piégée.

Comme le président, le Premier ministre, Hassan Diab, a promis que les responsables de l’explosion « en paieront le prix » mais pour Abou Khaled, chauffeur à Beyrouth, Diab « et ses ministres sont les premiers qui devraient être tenus responsables de ce désastre. Ils ont commis un crime à l’égard des citoyens de ce pays avec leur négligence. »

De nombreux pays ont exprimé leur solidarité avec le peuple libanais et offert leur aide aux autorités, y compris Israël, ennemi historique du pays, l’Iran, principal soutien du mouvement chiite Hezbollah, et l’Arabie saoudite, allié des dirigeants sunnites du pays.

L’Elysée a fait savoir mercredi qu’Emmanuel Macron se rendrait jeudi au Liban pour y rencontrer l’ensemble des acteurs politiques.

La France a annoncé l’envoi d’un détachement de la sécurité civile (55 personnes, 15 tonnes de matériel) et six tonnes de matériel sanitaire, ainsi qu’une dizaine de médecins urgentistes. Deux avions partis de Roissy devaient arriver jeudi.

Chrétiens TV

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