Aux Etats-Unis, la campagne de vaccination révèle des disparités raciales
Un fossé racial est apparu lors de la campagne de vaccination contre le nouveau coronavirus aux Etats-Unis, avec les Afro-américains qui sont moins vaccinés, selon une récente enquête de l’agence Associated Press.
Celle-ci montre que dans un échantillon de 17 Etats et deux villes, leur taux de vaccination est en deça de leur proportion dans la population, voire « significativement plus bas » dans certains cas, d’après elle.
Ainsi, en Caroline du Nord, où les Noirs constituent 22% de la population, ils ne représentent que 11% des vaccinés. Par comparaison, les Blancs et les Hispaniques, qui forment ensemble 68% de la population de cet Etat du sud du pays, constituent 82% des vaccinés.
« On va assister à une expansion et à une exacerbation des inégalités raciales en matière de santé (…) si notre communauté ne peut pas avoir accès au vaccin », a dénoncé Uché Blackstock, une urgentiste afro-américaine à New York.
Dans cette ville, près de la moitié des habitants ayant reçu le vaccin sont blancs, soit plus du double de toute minorité qui y réside, d’après des données diffusées dimanche par les autorités sanitaires locales.
Des centaines de milliers de New-Yorkais ont été vaccinés depuis décembre, avec les Blancs représentant 48% du total, les Hispaniques et les Asiatiques 15% chacun et les Noirs 11%, a rapporté lundi le Wall Street Journal.
Le maire Bill de Blasio a souligné que ces chiffres soulignaient un « profond problème » d’inégalité raciale sur fond de pandémie. Les Noirs et les Hispaniques aux Etats-Unis ont connu deux fois plus de morts dues au COVID-19 que les Blancs, selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
« Les disparités sont évidentes. Il y faut y répondre vigoureusement », a-t-il dit dimanche lors d’une conférence de presse.