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Une communauté d’éleveurs attaque un village dans le Sud du Tchad, au moins 10 morts

Le 9 février 2022, un conflit sanglant a endeuillé le village de Sandana, dans la sous-préfecture de Koumogo, province du Moyen-Chari au sud du Tchad, près de la frontière avec la République Centrafricaine (RCA). Des sources concordantes dressent un bilan non exhaustif de 10 à 12 morts.

Les faits sont rapportés par la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) dans un communiqué de presse du 10 février 2022. « Un éleveur a connu un accident mortel avec sa moto. Les autorités, ainsi qu’un Imam se sont aussitôt rendus sur le lieu de l’accident et ont constaté et convenu que la mort de l’éleveur était bel et bien accidentelle. Etrangement, les membres de la communauté du défunt éleveur, non convaincus de la cause accidentelle de la mort de ce dernier et prônant plutôt l’assassinat, ont pris d’assaut le village de Sandana et se sont mis à tirer des coups de feu sur tout ce qui bouge, blessant plusieurs personnes et occasionnant un grand nombre de pertes en vies humaines parmi les villageois ».

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Les sources médiatiques soulignent également la mort d’un journaliste. Djaïloramadje Evariste, maitre communautaire, était aussi un correspondant de la radio Lotikoh basée à Sarh, chef-lieu de la province du Moyen-Chari. D’après le témoignage d’un responsable de la radio Lotikoh, ce journaliste était visé par plusieurs menaces des éleveurs avant la date fatidique du 9 février 2022.

Le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Djidda Oumar Mahamat, considère que ce sont « des événements d’une extrême gravité » susceptibles « de dégénérer en un conflit intercommunautaire ». Dans une déclaration faite à Sarh, le député Nobo Djibo, président du parti Rassemblement du Peuple pour l’Alternance Démocratique (RAPAD), condamne, pour sa part, « des actes inhumains » et suggère que les auteurs de ce massacre soient traduits en justice.

Comme c’est souvent le cas dans de pareilles circonstances, la Toile tchadienne s’est enflammée. La plupart des posts sur les réseaux sociaux rapportent un sentiment d’indignation. Celui d’un internaute surnommé « Tchadien intègre » est illustratif à plus d’un titre. « Que les auteurs de ces tueries soient arrêtés pour qu’ils répondent de leur crime. Ce n’est pas acceptable cette situation dans laquelle les enfants innocents et sans défense sont tués avec les balles achetées avec l’argent du contribuable confiées aux mains de ceux qui sont sensés assurés la sécurité ; paix aux âmes des innocents victimes de la barbarie humaine ».

Pour mémoire, le village de Sandana avait déjà été secoué par un drame similaire en août 2019. En effet, un conflit armé ayant opposé les éleveurs et les agriculteurs a été à l’origine de 11 morts dont 7 agriculteurs, 3 éleveurs et un Pasteur.

Yamingué Bétinbaye
Docteur en géographie

Chrétiens TV

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