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Au Cameroun, l’école reprend dans des circonstances troubles

Alors que la situation pandémique au Cameroun continue de s’aggraver, la date de reprise des cours est maintenue au 1er juin prochain. Incompréhensions.

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C’est dans la journée du 17 mars que le Premier ministre Joseph Dion Nguté, chef du gouvernement, avait édicté les treize mesures visant à stopper la propagation du coronavirus au sein de la population camerounaise.

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Parmi ces mesures, figurait en bonne place l’arrêt des cours pour une durée indéterminée ; que ce soient pour les cycles de la maternelle et du primaire, comme pour ceux du secondaire et des universités.

 

Mais le 14 mai dernier, les autorités  ont confirmé que la date de reprise des cours se ferait effectivement le 1er juin prochain, sous réserve que la situation du covid-19 soit maîtrisable sur le plan national.

 

Cette reprise pose de nombreux problèmes. Car dans le même temps, le Cameroun qui comptait moins de dix cas positifs de covid-19 lors de la fermeture de ses écoles, en enregistre aujourd’hui près de cinq mille. Le pays approche la barre des 1 000 décès et les contaminations quotidiennes se mesurent désormais par centaines. Alors, quelle est l’opportunité d’une telle détermination pour la reprise scolaire ?

 

Car même si les arguments des pouvoirs publics, à savoir éviter une année blanche, sont certes légitimes, il faut mettre en perspective la possibilité d’attiser les foyers de contamination au sein de la population.

Les gouvernants se défendent en plusieurs points. Ils rassurent quant aux mesures qui seront prises pour éviter une flambée de la maladie, avec quelques axes forts à savoir : la limitation des effectifs dans les salles de classe (au départ ils parlaient de vingt-quatre élèves par salle, mais aujourd’hui on table sur cinquante) ; les désinfections régulières ; le port systématique du masque par les élèves et enseignants ; la reprise des cours uniquement pour les classes d’examens.

 

Ces mesures sont bien belles sur le papier. Mais pour les syndicats d’éducateurs, beaucoup reste à faire. Déjà améliorer le plateau technique des hôpitaux publics qui sont les seuls agréés à pouvoir recevoir des patients covid+, mais qui pourtant sont dépourvus d’assistants respiratoires. Il est donc légitime d’envisager le pire en cas d’infections massives du corps enseignant, étant donné qu’avec la reprise des cours, c’est ce personnel qui passera en première ligne dans la bataille contre l’épidémie.

 

Ensuite, ces syndicats notent que plusieurs établissements scolaires sont dépourvus d’eau courante, et encore moins d’eau potable. Ils expliquent que la réduction des effectifs d’élèves va nécessiter un plus nombreux personnel éducatif, lequel personnel n’est déjà pas bien traité sur les plans salarial et moral. Il y a également des enseignants qui estiment qu’ils devraient bénéficier d’une prime de risque pour cette reprise, et en plus que cette prime devrait être évaluée à la hauteur des graves risques encourus.

D’un autre côté, les dirigeants d’établissements scolaires se plaignent du manque de moyens financiers. Car l’exigence de la désinfection régulière porte des coûts supplémentaires importants, de même que le recrutement de nouveaux enseignants pour faire face à l’augmentation du nombre de salles.

Enfin, les parents ne sont pas les mieux lotis ; vu que les masques que porteront les élèves sont intégralement à leur charge, avec un prix officiel exorbitant qui est fixé à 1 300 FCFA l’unité. Sans oublier que si ces enfants attrapent le virus dans l’enceinte de l’établissement, ils le transmettront irrémédiablement à ces parents.

Autant donc dire que c’est tout le cosmos de l’univers scolaire qui est dans la frousse, car l’État a ordonné la reprise des classes mais ses mesures d’accompagnement sont unanimement jugées insuffisantes.

 

C’est donc dans un tel contexte de méfiance, que les collectifs d’enseignants envisagent une grève massive pour le lundi 1er juin, si leurs réclamations ne sont pas prises en compte. Ils insistent notamment sur la protection sanitaire de leurs membres, car cette décision de reprendre l’école à un si mauvais moment, risquera de transporter la maladie dans les zones reculées qui étaient jusqu’ici épargnées. Et même si la rentrée scolaire 2020/2021 est déjà programmée pour le 5 octobre prochain, n’était-il pas judicieux d’attendre encore un peu, avant de reprendre ?

 

Il serait vraiment dramatique que les intentions louables du gouvernement camerounais se transforment en une véritable hécatombe sanitaire.

 

 

Ecclésiaste Deudjui

(+237) 696.469.637

doualatour@yahoo.fr

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