Rechercher sur le site

Entrez les mots-clés dans la boîte ci-dessous :

Vous aimez nous lire?

Soutenez-nous !

Nucléaire: A La Hague, l’avenir en suspens du traitement des déchets

Vous aimez nous lire? Faites un don!

Je fais un don

par Benjamin Mallet

LA HAGUE (Reuters) – Dans un atelier de l’usine Orano de La Hague, en Normandie, des techniciens utilisent des bras mécaniques téléguidés pour remplacer un tube indispensable au traitement des déchets nucléaires français, derrière des hublots de verre et de plomb qui leur permettent de voir à l’intérieur d’une cellule hautement radioactive.

C’est l’une des multiples interventions nécessaires au maintien en fonctionnement de La Hague, pièce maîtresse de la gestion française des combustibles usés, aujourd’hui confrontée à son vieillissement et à un risque de saturation de ses piscines de refroidissement.

L’avenir de la filière de traitement-recyclage fait partie des interrogations majeures du projet de construction de nouveaux réacteurs nucléaires en France. Vendredi, le sujet sera abordé lors d’un Conseil de politique nucléaire présidé par Emmanuel Macron, a indiqué l’Elysée.

Le pays « ne peut pas avoir une politique responsable en matière de nucléaire sans s’occuper de la gestion du combustible et des déchets, c’est un sujet qu’on ne peut pas mettre sous le tapis », estime un conseiller du gouvernement interrogé par Reuters.

« On a de vraies compétences et une vraie avance technologique, notamment sur les Etats-Unis. La Russie est le seul autre pays à pouvoir faire la même chose que la France en matière de traitement-recyclage », ajoute cette source.

Concernant le stockage des matières non recyclables, il s’agira d’adapter le projet Cigéo de Bure (Meuse et Haute-Marne), qui ne commencera à accueillir les déchets français les plus radioactifs qu’à partir des années 2080.

Pour investir dans le renouvellement de ses usines qui atteindront 50 ans d’exploitation au cours de la décennie 2030, voire en construire de nouvelles, Orano demande quant à lui de la visibilité sur les projets de l’Etat au-delà de 2040, date après laquelle la poursuite du traitement-recyclage français n’est pas assurée.

ORANO VEUT PLAIDER SA CAUSE

L’ex-Areva défend le maintien du processus, dont il souligne qu’il permet de d’économiser de l’uranium naturel et de réduire les volumes de déchets à stocker.

Le groupe veut engager des discussions avec l’exécutif dans les mois qui viennent et obtenir des décisions dès 2025 pour programmer et lancer des grands chantiers qui pourraient, pour certains, mettre près de 15 ans à se concrétiser.

« Orano est prêt à faire des propositions pour aider à cette prise de décisions. On travaille sur des scénarios de l’usine de La Hague post-2040. Il y a plusieurs scénarios possibles, mais ils ne peuvent être travaillés en détail et ne pourront être affinés que si on a une vision un peu stratégique », a déclaré à Reuters Jean-Christophe Varin, directeur adjoint de La Hague.

A La Hague, en cette journée de mi-janvier, des chutes de neige renforcent l’impression d’un site isolé du reste du monde. A l’horizon, les falaises du bout de la péninsule du Cotentin plongent à plus de 100 mètres dans la Manche. Au loin, on devine la centrale EDF de Flamanville et son réacteur EPR.

Avec ses bâtiments austères et ses salles de commande tout droit sorties d’un épisode de Star Wars, le site évoque davantage les années 1980 qu’une usine à la pointe des technologies du nucléaire.

Sans ses quatre piscines d’entreposage, qui permettent de refroidir les combustibles usés avant de les traiter pour en extraire les matières réutilisables et les déchets, les 56 réacteurs du pays ne pourraient pourtant pas évacuer puis remplacer les assemblages d’uranium qui leur permettent de fonctionner.

RISQUE DE SATURATION

Dans un scénario catastrophe qui verrait un arrêt des évacuations de combustibles usés vers La Hague, les entreposages au sein des centrales seraient remplis au bout de douze mois et les réacteurs devraient donc s’arrêter, ce qui a conduit la Cour des comptes, en 2019, à qualifier le site de « point de vulnérabilité important du fonctionnement actuel du cycle ».

Or, les piscines de La Hague risquent d’être saturées à l’horizon de 2030. EDF, qui représente plus de 95% de l’activité de recyclage d’Orano, envisage d’en construire une nouvelle pour un montant de 1,25 milliard d’euros. Mais l’installation n’est prévue que pour 2034, ce qui va nécessiter d’augmenter le nombre d’assemblages de combustibles dans les bassins existants en attendant.

Le risque de saturation tient au fait que le « cycle » nucléaire à la française ne permet aujourd’hui qu’une seule réutilisation des combustibles issus du retraitement, à savoir le Mox – fabriqué dans l’usine Orano Melox de Marcoule (Gard) – et l’uranium de retraitement enrichi, qui implique des allers et retours de matières avec la Russie.

Un nouveau recyclage n’est pas envisagé avant la deuxième moitié du siècle. D’ici là, ces combustibles viennent donc remplir les piscines d’Orano, qui y entrepose chaque année davantage de matières qu’il n’en prélève.

« L’ENVELOPPE DÉPEND DE CE QUE VOUS VOULEZ FAIRE »

« Si on devait faire du traitement de combustible Mox en grandes quantités, l’usine n’est aujourd’hui pas adaptée », souligne le directeur adjoint de La Hague.

Jean-Christophe Varin évoque le besoin potentiel de nouveaux investissements « conséquents » sur le site mais se refuse à donner des ordres de grandeur.

« L’enveloppe dépend de ce que vous voulez faire. Pour faire du mono-recyclage, vous pouvez partir sur des briques technologiques qui existent déjà. Pour du multi-recyclage, les briques technologiques ne sont pas les mêmes, donc les enjeux de modernisation ou même de remplacement des installations ne sont pas les mêmes. »

A court-terme, le premier enjeu consiste à garantir le fonctionnement du site Orano de La Hague jusqu’en 2040. Pour la seule période 2015-2025, il aura nécessité près de 300 millions d’euros d’investissements par an.

(Avec America Hernandez, édité par Matthieu Protard)

tagreuters.com2023binary_LYNXMPEJ1207C-BASEIMAGE

tagreuters.com2023binary_LYNXMPEJ1207D-BASEIMAGE

tagreuters.com2023binary_LYNXMPEJ1207E-BASEIMAGE

Soutenez le Journal Chrétien sur Donorbox.org/journal-chretien

Soutenez le Journal Chrétien (et réduisez vos Impôts)

La mission du Journal Chrétien est de diffuser gratuitement les valeurs de l’Évangile. Alors si vous estimez que notre mission est indispensable, vous pouvez nous soutenir à la mesure de vos moyens.

NB. Vos dons sont déductibles d’impôts à 66% pour les particuliers et à 60% pour les entreprises

Je fais un don

Téléchargez l’application Chrétiens TV

Actualité par mots-clés :

Le Journal Chrétien est un média d’espérance qui passe l’information au tamis de l’Évangile. Il parle des joies et des espoirs ainsi que des tristesses et des angoisses des femmes et des hommes de notre temps.

Il appartient au portail web évangélique Chretiens.com qui regroupe la plateforme de ressources bibliques Bible audio, le réseau social chrétien Chretiens.net, la chaîne de télévision chrétienne évangélique Chretiens.Tv, ses applications chrétiennes gratuites et la lettre de nouvelles "Un message biblique par jour".

Le site Chretiens.info propose notamment l’actualité chrétienne internationale (chrétiens du monde, chrétiens persécutés), des études bibliques, des dépêches d’agences de presse, l’actualité française et internationale, des nouvelles économiques, boursières, sportives et sanitaires, des informations sur les sciences et technologies, etc.

Tagschrétiens, chrétien, bible, bible audio, Dieu, Jésus, Jésus-Christ, évangélique, évangéliques, église, église évangélique, protestants, église protestante

Les commentaires sont fermés.

Inscription à la newsletter

Soutenez le Journal Chrétien (et réduisez vos Impôts)

La mission du Journal Chrétien est de diffuser gratuitement les valeurs de l’Évangile. Alors si vous estimez que notre mission est indispensable, vous pouvez nous soutenir à la mesure de vos moyens.

NB. Vos dons sont déductibles d’impôts à 66% pour les particuliers et à 60% pour les entreprises

Je fais un don