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Interpellation brutale de Michel Zecler: Emmanuel Macron dénonce une « agression » qui fait « honte »

Emmanuel Macron déclare vendredi soir que la violente interpellation d’un producteur de musique noir par des policiers, samedi dernier à Paris, relève d’une « agression » dont les images « nous font honte » et demande au gouvernement de travailler à une réaffirmation du « lien de confiance » entre les Français et les forces de l’ordre.

« Les images que nous avons tous vues de l’agression de Michel Zecler sont inacceptables. Elles nous font honte. La France ne doit jamais se résoudre à la violence ou la brutalité, d’où qu’elles viennent. La France ne doit jamais laisser prospérer la haine ou le racisme », écrit le chef de l’Etat sur sa page Facebook.

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« Je demande au gouvernement de me faire rapidement des propositions pour réaffirmer le lien de confiance qui doit naturellement exister entre les Français et ceux qui les protègent et pour lutter plus efficacement contre toutes les discriminations », ajoute-t-il, rappelant qu’il est de par sa fonction le garant des libertés.

La diffusion par le site Loopsider des images de l’interpellation brutale de Michel Zecler a suscité une vive émotion. Loopsider a diffusé vendredi une nouvelle vidéo de la scène, filmée cette fois à l’extérieur du studio par un voisin, précise le site. On y voit des policiers continuant de porter des coups au producteur.

Des manifestations sont prévues samedi en France contre les violences policières dans un contexte déjà alourdi par une disposition très contestée de la proposition de loi en cours d’examen sur la « sécurité globale ».

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dès vendredi soir à Nantes, où la police a fait usage de gaz lacrymogène et a procédé à des interpellations, selon un journaliste de Reuters sur place. La préfecture parle de 3.500 manifestants, alors que Force ouvrière en a dénombrés le double.

Les policiers impliqués dans l’interpellation du producteur de musique ont été suspendus et Gérald Darmanin, qui a saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a annoncé qu’il demanderait leur révocation si les faits sont confirmés.

Quatre d’entre eux ont été convoqués ce vendredi à l’IGPN pour être entendus sous le régime de la garde à vue, a annoncé le parquet de Paris.

« CEUX QUI FONT APPLIQUER LA LOI DOIVENT RESPECTER LA LOI »

Appelant à une « république exemplaire », Emmanuel Macron souligne que cette exemplarité doit fonctionner dans les deux sens.

« Je n’accepterai jamais, écrit-il, les violences perpétrées envers nos policiers et nos gendarmes, tous ceux qui portent l’uniforme. »

De même, ajoute-t-il, « ceux qui font appliquer la loi doivent respecter la loi. Je n’accepterai jamais que la violence gratuite de quelques-uns entache le professionnalisme de femmes et d’hommes qui, au quotidien, assurent notre protection avec courage. »

Invité jeudi soir sur France 2, son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a estimé que ces images étaient « inqualifiables » et « extrêmement choquantes ».

« Dès que les faits seront établis par la justice (…), je demanderai la révocation de ces policiers, ils ont sali l’uniforme de la République », a-t-il ajouté.

Tout en exprimant son « soutien sans faille » aux forces de l’ordre dans leur globalité, Gérald Darmanin a ajouté: « Lorsqu’il y a des gens qui déconnent, ils doivent quitter l’uniforme de la République, ils doivent être sanctionnés, ils doivent quitter ce travail, ils doivent être punis par la justice. »

« CE SONT DES DÉLINQUANTS »

Mais Hafida El Ali, avocate de Michel Zecler, a jugé les propos du ministre de l’Intérieur « scandaleux ». « Ils n’ont pas déconné », a-t-elle déclaré vendredi sur RMC. « Je ne trouve pas cela suffisant (…)Les policiers n’ont pas déconné, ils ont commis des infractions, en l’occurrence des violences. Ce sont des délinquants (qui) agressent, (qui) entrent en tout illégalité au sein de la société de mon client, (qui) injurient de manière raciale. Ils ont traité de ‘sale nègre’ mon client. Ce sont des délinquants. »

Les conditions de l’interpellation de Michel Zecler provoquent aussi des réactions indignées jusqu’au sein de la police.

Yves Lefevre, secrétaire général du syndicat Unité SGP-FO, s’est dit sur RTL « outré » et « scandalisé ».

« C’est inexplicable, ça n’a pas lieu d’être dans nos rangs. On ne peut pas accepter de tels agissements », a-t-il déclaré.

S’il n’y avait pas eu d’images, a quant à lui commenté Dominique Sopo, président de SOS Racisme, « Michel Zecler aurait sans doute été poursuivi. Il serait même en prison aujourd’hui et devrait payer des dommages et intérêts à ses agresseurs ».

« Pour que trois fonctionnaires de police soient amenés à se comporter de la sorte, il faut qu’ils soient animés d’un sentiment d’impunité spectaculaire », a-t-il poursuivi dans un entretien accordé à Reuters.

« Ils osent faire ce type d’acte parce qu’ils savent que la version qui sera donnée sera validée sur parole par la hiérarchie policière, le ministre de l’Intérieur, le Premier ministre, le président. Cette situation est symptomatique d’une impunité organisée depuis trop longtemps », a ajouté Dominique Sopo, parlant d’un « corps de fonctionnaires a la dérive ».

Gérald Darmanin sera auditionné lundi par la commission des lois de l’Assemblée nationale « sur les conditions dans lesquelles les forces de l’ordre ont eu recours à la force lors de différents événements survenus à Paris », a annoncé jeudi la présidente de cette commission, Yaël Braun-Pivet.

(Bertrand Boucey, Ardee Napolitano, Jean-Philippe Lefief et Dominique Vidalon avec Stéphane Mahé à Nantes; édité par Jean-Michel Bélot et Henri-Pierre André)

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