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France/Procès du 13-Novembre: Abdeslam condamné à la perpétuité incompressible

par Tangi Salaün

PARIS (Reuters) – Salah Abdeslam, considéré comme le seul membre encore en vie des commandos islamistes ayant commis les attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Saint-Denis et à Paris, a été reconnu coupable mercredi de tous les chefs d’accusation à son encontre et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté incompressible.

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Lisant le verdict, le président de la Cour d’assises spécialement composée de Paris, Jean-Louis Périès, a annoncé que Salah Abdeslam avait notamment été reconnu coupable de « participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle » et de « meurtres en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste ».

C’est seulement la cinquième fois qu’une peine de prison à perpétuité incompressible est infligée en France, après des attaques ayant causé le plus lourd bilan sur le sol français depuis la Seconde Guerre mondiale.

Tous les accusés, à l’exception d’un – Farid Kharkhach -, ont été reconnus coupables de tous les chefs d’accusation les visant, a précisé Jean-Louis Périès.

Une peine de prison à perpétuité a été prononcée contre Mohamed Abrini, qui devait initialement faire partie des commandos parisiens. Salah Abdeslam a prétendu l’avoir remplacé à la dernière minute, un récit qui ne semble pas avoir convaincu les juges.

Mohamed Abrini a accompagné Salah Abdeslam pour louer la Clio ayant servi aux attentats, et Salah et Brahim Abdeslam pour louer des logements en France, a déclaré Jean-Louis Périès, indiquant que la cour avait retenu qu’Abrini était pleinement intégré à la cellule terroriste.

« Il ne peut prétendre, tout comme Salah Abdeslam, avoir ignoré la cible des attentats », a ajouté le président de la cour.

« DISCERNEMENT »

Les procureurs du Parquet national antiterroriste (Pnat) avaient requis entre six ans de prison et la perpétuité incompressible contre les 20 accusés, dont 11 étaient présents dans le box et trois ont comparu libres, les six autres – des dirigeants du groupe Etat islamique (EI) pour la plupart présumés morts – ayant été jugés par contumace.

Les peines ont été « données avec intelligence et discernement », a réagi Jean Reinhart, l’un des avocats des victimes. « Les parties civiles ne sont pas là (…) pour gloser mais pour constater avec satisfaction qu’il y a eu des peines » rendues.

Sylvie Topalov, une autre avocate des parties civiles, a évoqué des « décisions nuancées » faisant preuve « d’une certaine humanité, puisqu’elles n’obligent pas à un retour en prison pour ceux qui comparaissaient libres, placés sous contrôle judiciaire ».

« On n’a pas mis tous les gens dans le même sac. On a fait des différences, des différences qui sont essentielles », a-t-elle ajouté.

En l’absence des instigateurs et des principaux acteurs, ce procès fleuve de près de 150 jours n’aura permis de lever qu’une partie du voile sur les attentats menés quasi simultanément par trois commandos au Stade de France à Saint-Denis, sur les terrasses de cafés de deux arrondissements parisiens et dans la salle de spectacle du Bataclan.

Après six ans de mutisme, Salah Abdeslam est sorti de son silence lors du procès, d’abord pour provoquer l’auditoire en se présentant comme un « soldat de l’Etat islamique » et en justifiant les attentats au nom des « persécutions » subies selon lui par les musulmans, puis pour s’expliquer et s’excuser des souffrances subies par les victimes et leurs familles.

Si Salah Abdeslam a affirmé pendant le procès avoir renoncé à déclencher son gilet explosif, cet argument n’a pas été retenu par la cour. Les juges ont considéré que son gilet « n’était pas fonctionnel », remettant en cause les affirmations du djihadiste concernant son « renoncement » – clé de la défense de celui qui avait encore assuré lundi à la barre ne pas être « un assassin ».

Salah Abdeslam a aussi été reconnu coupable d’association de malfaiteurs terroriste « compte tenu de son intégration à la cellule terroriste belge bien antérieure à ce qu’il a prétendu durant l’audience », a déclaré Jean-Louis Périès.

Tous les accusés ont la possibilité de faire appel. Dans l’attente du jugement écrit de 120 pages, qui leur sera communiqué jeudi, les avocats de certains d’entre eux ont d’ores et déjà laissé entendre qu’ils envisageaient très sérieusement cette option.

(Reportage Tangi Salaün, avec Tassilo Hummel, rédigé par Bertrand Boucey et Jean Terzian)

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