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Une méga-usine électrise les relations entre Tesla et l’Allemagne

Alors que la méga-usine construite par Tesla en Allemagne pourrait recevoir d’ici quelques semaines les ultimes autorisations avant d’ouvrir, le directeur général du constructeur américain Elon Musk est attendu samedi dans la petite ville de Grünheide pour fêter l’évènement.

Bien que les rassemblements publics demeurent limités à 5.000 personnes en Allemagne en raison de la pandémie de COVID-19, Tesla a demandé et obtenu le droit d’accueillir jusqu’à 9.000 personnes à cette occasion.

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Ce passe-droit, qui s’ajoute au feu vert donné à la société californienne pour commencer à construire sa nouvelle usine avant même d’avoir reçu une autorisation définitive, est selon les critiques du projet la preuve que Tesla peut s’exonérer trop facilement des règles – une tendance qu’ils craignent de voir se poursuivre.

Les pré-approbations que Tesla a obtenues auprès des autorités locales sont légales, mais rarement utilisées par les sociétés allemandes car si le projet est finalement retoqué, tous les frais de remise en état d’origine sont à leur charge.

Cela ne semble pas trop préoccuper Elon Musk, et si certains Allemands le critiquent, notamment dans les milieux écologistes et syndicalistes, d’autres se félicitent de son audace et y voient un moyen d’ouvrir une brèche dans les réglementations qu’ils jugent trop restrictives en matière d’urbanisme, de marché du travail et d’environnement.

« Je suis convaincu que Tesla peu avoir un impact positif sur l’Allemagne », a déclaré à Reuters le ministre de l’Economie du Land de Brandebourg, le social-démocrate Jörg Steinbach, grand défenseur du projet d’usine.

« L’idée de regarder de plus près la législation actuelle et de voir si elle peut être modernisée – sans prendre le risque d’une perte de contrôle juridique – est à mes yeux totalement justifiée », a-t-il ajouté.

CONTRATS AU RABAIS ET BAS SALAIRES

Le tapis rouge déroulé par les autorités locales à Tesla n’est pas du goût des syndicats, qui entendent se battre pour que les ouvriers bénéficient de contrats de travail respectant les standards allemands, ni des défenseurs de l’environnement qui s’inquiètent de futures extensions de l’usine.

« Tesla doit respecter les lois environnementales, les règles d’urbanisme et les lois sur le travail et la syndicalisation », prévient Birgit Dietze, dirigeante du puissant syndicat IG Metall dans le Brandebourg et ancienne membre du conseil de surveillance de Volkswagen.

Elon Musk, qui ne cache pas son hostilité au syndicalisme et son irritation face aux contraintes imposées par la législation allemande, leur a opposé, dans une lettre adressée en avril aux autorités, l’urgence de la lutte contre le changement climatique.

Une fois opérationnelle, la méga-usine devrait produire 500.000 voitures électriques par an et générer 50 gigawattheures (GWh) de capacité de batterie, soit plus que toute autre usine dans le pays.

Le processus de recrutement s’annonce cependant laborieux, Tesla offrant dans son usine des salaires 20% inférieurs aux salaires issus des négociations collectives proposées par les constructeurs automobiles allemands, a déclaré IG Metall.

La société américaine s’attaque aussi au contrat de travail type en proposant à ses employés de recevoir des stock-options et des bonus à la place des congés payés.

Tesla compte ainsi gagner en compétitivité pour faire face à la montée en puissance de Volkswagen, Daimler et BMW sur le marché des véhicules électriques.

MAIN D’OEUVRE POLONAISE ?

Reste à voir si cette stratégie va convaincre les ouvriers allemands, alors que selon IG Metall et Jörg Steinbach, seuls 800 à 1.200 postes sur les 12.000 proposés ont trouvé preneur jusqu’à présent.

Tesla n’a pas répondu aux sollicitations de Reuters, mais l’étude des offres d’emploi sur LinkedIn tend à confirmer leur manque d’attractivité, avec moins de dix candidats pour la plupart des postes ouverts le mois dernier.

Grünheide étant située à 45 minutes de voiture de la frontière avec la Pologne, le salut de Tesla pourrait venir de la main-d’oeuvre polonaise pour laquelle « un salaire 20% inférieur à la moyenne allemande reste très attractif », souligne Ferdinand Dudenhöffer, spécialiste de l’industrie automobile.

« Les constructeurs allemands ne pourraient pas se le permettre car ils auraient de gros problèmes avec les syndicats. Mais Tesla peut le faire », estime-t-il.

Elon Musk espérait commencer la production du Tesla Model Y dans l’usine de Grünheide en juillet pour alimenter le marché européen avec son SUV, mais les réticences locales et l’ajout d’une usine de batteries ont retardé les travaux.

Le constructeur américain a donc dû importer des véhicules construits en Chine, ce qui s’est traduit par un allongement des délais d’attente et une hausse des coûts.

Alors qu’un échange public avec les citoyens inquiets du projet d’usine, prévu le 23 septembre, a été transformé en consultation en ligne, officiellement pour éviter la propagation du coronavirus alors même que Tesla était autorisée au même moment à organiser sa « mégafête », les opposants n’entendent pas désarmer.

« La question n’est pas Tesla. La question est de savoir si on prend la participation citoyenne au sérieux », a déclaré à Reuters Michael Ganschow, de l’organisation environnementale Grüne Liga. « Il n’est pas possible de dire: ‘Vous fabriquez des voitures électriques, donc vous pouvez faire ce que vous voulez’. »

(Version française Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)

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