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La Fed accélère la remontée des taux et prévoit un ralentissement de l’économie

par Howard Schneider et Ann Saphir

WASHINGTON (Reuters) – La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé mercredi son principal taux d’intérêt de trois quarts de point pour tenter de reprendre le contrôle de l’inflation et elle a annoncé s’attendre à un ralentissement de l’économie et à une remontée du chômage dans les mois à venir.

Cette hausse de taux, la plus importante décidée par la banque centrale des Etats-Unis depuis 1994, intervient après la publication ces derniers jours de plusieurs indicateurs suggérant que la lutte contre l’inflation, devenue la priorité de la Fed comme de la Maison blanche, n’enregistre pour l’instant que de maigres progrès.

La hausse des prix à la consommation a notamment atteint 8,6% sur un an en mai, son plus haut niveau depuis 1981, et un indice très suivi du moral des ménages est tombé à son plus bas niveau historique.

« L’inflation reste élevée, reflétant des déséquilibres entre l’offre et la demande liés à la pandémie, à la hausse des prix de l’énergie et à des pressions plus larges sur les prix », déclare la Fed dans le communiqué publié à l’issue de deux jours de débats.

« Le Comité est fortement déterminé à ramener l’inflation à son objectif de 2%. »

Le communiqué répète que la guerre en Ukraine et les politiques de confinement en Chine sont à l’origine de tensions inflationnistes supplémentaires.

Les membres du Federal Open Market Committee (FOMC), le comité de politique monétaire de la Fed, « sont arrivés à la conclusion » qu’ils devaient accélérer le retour des taux d’intérêt à un niveau plus neutre, a expliqué le président de la Fed, Jerome Powell, lors d’une conférence de presse.

LA CROISSANCE VA RALENTIR, LE CHÔMAGE VA REMONTER

« Soixante-quinze points de base nous ont semblé la bonne chose à faire lors de cette réunion, et c’est ce que nous avons fait », a-t-il dit.

Jerome Powell a ajouté que le FOMC devrait « très probablement » choisir entre une hausse d’un demi-point ou de trois quarts de point lors de sa prochaine réunion, fin juillet, tout en soulignant qu’il ne s’attendait à ce que des hausses de 75 points de base deviennent « habituelles ».

La hausse décidée mercredi porte l’objectif de taux des fonds fédéraux (« fed funds ») à 1,50%-1,75% et la médiane des prévisions des membres du FOMC donne désormais un taux à 3,4% en fin d’année et à 3,8% en 2023, alors que leurs prévisions de mars le plaçaient à 1,9% seulement en décembre de cette année.

La Fed a aussi revu à la baisse ses prévisions économiques, disant tabler désormais sur un ralentissement de la croissance à 1,7% cette année et sur un taux de chômage de 3,7% en fin d’année puis de 4,1% d’ici 2024, soit un niveau supérieur à celui que la banque centrale considère comme correspondant au plein emploi.

LA FED NE TABLE PAS SUR UNE RÉCESSION

Si aucun membre du FOMC ne prévoit une récession, leurs prévisions tendent vers une croissance faible en 2023 et vers une baisse des taux d’intérêt dès 2024.

Le taux d’inflation PCE devrait parallèlement atteindre 5,2% cette année puis revenir progressivement à 2,2% en 2024.

« La Fed est disposée à laisser le taux de chômage augmenter et à prendre le risque d’une récession au titre des dommages collatéraux pour faire baisser l’inflation », a commenté Brian Jacobsen, stratège senior d’Allspring Global Investments.

Jerome Powell a toutefois précisé que la banque centrale n’avait pas pour objectif de déclencher une récession.

Sur les marchés financiers, l’indice Standard & Poor’s 500 a brièvement réduit ses gains juste après la publication du communiqué de politique monétaire, mais il reparti de l’avant après les déclarations de Jerome Powell et gagnait 1,94% à moins d’une demi-heure de la clôture.

Au même moment, le rendement des bons du Trésor à dix ans reculait de près de 14 points de base à 3,3448% et le dollar perdait 0,76% par rapport aux autres grandes devises.

Les marchés à terme de taux d’intérêt reflétaient parallèlement une probabilité estimée de 85% d’une nouvelle hausse de taux de trois quarts de point le mois prochain mais privilégiaient l’hypothèse d’une hausse limitée à un demi-point en septembre.

La présidente de la Fed régionale de Kansas City, Esther George, est la seule membre du FOMC à avoir voté contre la hausse de taux de 75 points de base mercredi, après avoir plaidé pour un relèvement de 50 points.

(Reportage Howard Schneider et Ann Saphir, version française Marc Angrand, édité par Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian)

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