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La BCE a débattu de « l’après-PEPP » en septembre

Les membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne ont débattu d’une diminution plus importante des achats d’obligations lors de leur réunion de septembre et évoqué la stratégie à mener après la fin des dispositifs d’urgence l’an prochain, montre le compte rendu des débats publié jeudi.

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La BCE se prépare à un débat décisif en décembre sur l’arrêt progressif des mesures exceptionnelles mises en oeuvre au printemps 2020 mais aussi sur la nécessité éventuelle de nouveaux mécanismes de soutien.

A l’issue de sa réunion de septembre, elle a annoncé son intention de réduire « légèrement » ses achats de titres tout en soulignant que cette démarche ne constituait pas un « tapering », soit un arrêt progressif.

Mais certains des membres du Conseil ont plaidé pour une réduction plus importante en arguant du fait que la démarche adoptée était déconnectée du rythme de la reprise.

« Il a été noté qu’une application symétrique du cadre du (Programme d’achats d’urgence face à la pandémie, PEPP) nécessiterait une réduction plus importante du rythme des achats », précise le document. « De ce point de vue, un rythme d’achats similaire au niveau qui prévalait au début de l’année serait approprié. »

Certains membres du Conseil sont allés plus loin en soulignant que les marchés s’étaient déjà préparés à un arrêt des achats.

« L’argument a été exprimé selon lequel les marchés anticipaient déjà la fin des achats nets d’actifs dans le cadre du PEPP d’ici mars 2022 », précise le compte rendu. « Il a été dit que même sans le PEPP, la politique monétaire restait globalement très accommodante. »

Le communiqué final de la BCE a toutefois adopté un ton plus modéré.

INQUIÉTUDE LIMITÉE SUR L’INFLATION

Concernant l’inflation, le compte rendu ne reflète qu’une inquiétude limitée face à l’envolée récente des prix, plusieurs membres du Conseil ayant dit s’attendre à un reflux d’ici la fin de l’année.

Si la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a minimisé le 9 septembre les risques liés à l’inflation, les opinions au sein de l’institution semblent avoir évolué depuis, un nombre croissant de ses responsables ayant pris acte de la possibilité que les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement et l’envolée des prix de l’énergie provoquent un choc plus long et plus important.

L’inflation dans la zone euro a atteint le mois dernier 3,4% en rythme annuel, son plus haut niveau depuis 2008, et elle pourrait dépasser 4% d’ici la fin de l’année, ce qui risque d’influencer les anticipations d’évolution des prix et les revendications salariales, donc de faire perdurer la tendance haussière.

Le compte rendu publié jeudi montre cependant qu’une minorité des membres du Conseil expriment de telles craintes, même si certains ont exprimé leurs doutes sur la validité des modèles de prévision dans le contexte actuel.

« Cela a soulevé des doutes sur la capacité des modèles sur lesquels s’appuient les prévisions à capturer ce qui est en train de se produire dans l’économie, les changements structurels provoqués par la pandémie et l’impact de la nouvelle stratégie de politique monétaire de la BCE », expliquent ces « minutes ».

(Reportage Balazs Koranyi, version française Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

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