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Gazprom suspendra jeudi toutes ses livraisons de gaz à Engie

PARIS (Reuters) – Gazprom a justifié mercredi sa décision d’arrêter dès jeudi ses livraisons de gaz naturel à Engie par des impayés dont la compagnie française se serait rendue coupable au mois de juillet, une interprétation contestée par Paris qui juge cette initiative russe purement politique.

Gazprom a annoncé l’interruption des livraisons à la France mardi soir, à la veille de la fermeture, officiellement pour maintenance et pour trois jours, du gazoduc Nord Stream 1, qui alimente l’Europe en gaz naturel russe en passant sous la mer Baltique.

Le géant russe a déclaré dans un communiqué qu’Engie ne s’était pas acquittée de l’intégralité du paiement des livraisons de gaz effectuées en juillet.

« Gazprom Export a notifié Engie de la suspension totale des livraisons de gaz dès le 1er septembre 2022, jusqu’à ce qu’il reçoive l’intégralité des paiements dus pour les livraisons déjà effectuées », est-il indiqué.

Engie, qui détient une participation de 9% dans Nord Stream, n’a pas réagi publiquement à cette annonce, en prenant seulement acte dans un communiqué qui rappelle que les livraisons de gaz russe ont déjà « considérablement diminué » depuis le début de la guerre en Ukraine il y a plus de six mois.

Une source industrielle a dit à Reuters qu’Engie avait effectivement déduit de son règlement du mois de juillet une « réparation » correspondant à « une partie des dommages » subis par l’entreprise en raison de la baisse des livraisons de gaz russe constatée précédemment, comme le prévoient selon elle les contrats signés avec Gazprom.

Le géant russe a contesté cette interprétation et décidé de couper le gaz à Engie en invoquant un cas de « force majeure », a ajouté la source, qui n’a pas précisé le montant concerné et a jugé prématuré de dire si ce « désaccord commercial » pourrait être résolu.

Engie assure que la décision de Gazprom n’affectera pas sa capacité à fournir ses clients, le gaz russe représentant désormais moins de 4% de ses approvisionnements, contre 17% avant la guerre.

Les livraisons russes s’élevaient ces derniers temps à environ 1,5 TWh par mois, à rapporter à des approvisionnements totaux annuels en Europe supérieurs à 400 TWh, a précisé le groupe français.

Interrogée sur l’annonce de Gazprom, la Première ministre française Elisabeth Borne a elle aussi insisté sur le fait que « Engie a d’autres sources d’approvisionnement que le gaz russe ».

« De façon générale, on essaie de s’organiser et de se préparer en cas de coupure générale de l’approvisionnement en gaz par la Russie », a-t-elle ajouté lors d’un entretien sur TMC.

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a dénoncé l’utilisation du gaz « comme une arme de guerre » par la Russie mais assuré que la France s’était préparée à un tel scénario.

« Le remplissage des stocks de gaz atteindra son maximum dans environ deux semaines », a-t-elle assuré.

CONSEIL DE DÉFENSE

Dans un contexte de forte hausse des prix de l’électricité et d’inquiétude autour d’une éventuelle interruption totale des livraisons de gaz russe, le gouvernement français accentue la pression en faveur d’une réduction plus rapide de la consommation.

Elisabeth Borne a appelé lundi les entreprises françaises à la sobriété énergétique face aux risques de pénurie de gaz cet hiver et un conseil de défense dédié à l’énergie est prévu vendredi matin à l’Elysée.

« L’approvisionnement en gaz et en électricité étant un intérêt vital pour le pays, le conseil de défense et de sécurité nationale aura pour objectif de faire le point sur la situation ainsi que sur les scénarios envisagés pour se préparer à tous les cas de figure cet automne et cet hiver », indique-t-on à l’Elysée.

« Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est que nous nous organisons pour ne pas avoir de coupure cet hiver », a expliqué Agnès Pannier-Runacher sur France Inter.

Les stocks stratégiques de gaz de la France sont remplis à plus de 90%, ce qui représente « deux mois d’avance grosso modo », a-t-elle souligné.

« Sur un hiver normal, nous avons suffisamment de gaz en quantité », mais il faut se préparer pour d’éventuels vagues de froid et les pics de consommation associés.

MOSCOU ASSURE REMPLIR SES OBLIGATIONS

Dans cette optique, la « sobriété choisie » constitue le premier levier d’action, avec une diminution de 10% de la consommation d’électricité et de gaz réclamée aux ménages et aux entreprises.

Mais face à d’éventuels pics de froid, en cas de tension sur le réseau, « nous pourrions rentrer dans un scénario de rationnement ponctuel » et passer à « une logique de délestage ».

Pour l’électricité, les éventuelles coupures, lors des pics de consommation, s’effectueraient de manière tournante et pour une durée maximale de deux heures.

Pour le gaz, d’éventuelles interruptions ne concerneraient que les industries et pourraient durer un ou deux jours, notamment du fait de la complexité des manoeuvres, a expliqué la ministre.

Alors que les pays européens tentent de doper leurs stocks de gaz en prévision de l’hiver prochain, craignant une interruption complète des livraisons russes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a démenti toute rétention volontaire de gaz par la Russie, jugeant que les seuls obstacles à l’exportation de gaz russe vers l’Europe étaient des problèmes techniques découlant des sanctions occidentales contre la Russie.

« A part les problèmes technologiques causés par les sanctions, rien n’entrave la fourniture de gaz », a-t-il déclaré lors d’un point de presse téléphonique.

Selon lui, les sanctions imposées par les pays européens, le Canada, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne « empêchent les opérations normales de maintenance et de réparation » en entravant par exemple le retour de certains composants.

« Il n’existe aucun autre obstacle pour que la Russie remplisse ses obligations contractuelles », a-t-il ajouté.

(Rédigé par Myriam Rivet et Tangi Salaün, avec la contribution d’Elizabeth Pineau, Camille Raynaud et Silvia Aloisi, édité par Matthieu Protard)

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