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France: S’habiller vintage aux enchères en ligne, loisir prisé en temps de pandémie

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) – A Paris, capitale de la mode où les boutiques sont fermées, les ventes aux enchères de vêtements et accessoires de luxe vintage connaissent un succès croissant, particulièrement depuis la crise du coronavirus qui a fait exploser les achats en ligne de produits siglés Chanel, Hermès ou Vuitton.

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Près de 340%: c’est la progression annuelle enregistrée en 2020 par Interencheres, site français leader du secteur, pour les produits « mode et vintage » hors bijoux adjugés en ligne, soit 6,2 millions d’euros, frais inclus.

Séduits par des produits de deuxième main synonymes de qualité et de durabilité, à l’opposé de la « fast fashion » néfaste pour l’environnement, les « modeux » coincés chez eux par une pandémie qui a stoppé les voyages et fermé les boutiques se sont pris au jeu des enchères en ligne, ludiques et moins intimidantes que les opérations en salles des ventes.

« Il est facile d’acheter un sac ou un habit à distance et ces ventes de mode attirent une clientèle plus familière des sites de e-commerce que des ventes aux enchères », commente Diane Zorzi, rédactrice en chef du magazine d’Interencheres.

Une tendance confirmée par Clara Vivien, spécialiste du vêtement ancien de luxe chez Artcurial, qui organise actuellement une vente en ligne Chanel de quelque 300 lots.

« Les gens ont eu le temps de se poser chez eux, d’apprendre la valeur des choses qu’ils avaient, de savoir s’ils pouvaient les mettre en vente. Ou au contraire de davantage acheter en ligne puisqu’ils n’ont plus l’occasion d’aller dans des boutiques de luxe », raconte-t-elle à Reuters, un oeil sur son écran d’ordinateur où défile la vente en cours.

Vestes en tweeds, bijoux, objets insolites comme des snowboards et des boules de pétanque marqués du logo au double C font partie de la vente orchestrée par l’experte, qui en organise environ une tous les deux mois.

« LES SACS À MAINS, C’EST UN INVESTISSEMENT »

« Ce qui se vend bien c’est les sacs à main. C’est un investissement », explique-t-elle. « Le sac à main que l’on a acquis ne perdra pas de valeur. Si on achète un sac Chanel en jersey d’il y a 20 ans, on est sûrs que dans 20 ans il sera toujours à la mode, toujours très désirable ».

A deux pas de l’hôtel Drouot, mecque française de la vente aux enchères, Antoine Saulnier, commissaire-priseur chez Gros & Delettrez, prépare une vente Louis Vuitton où il dispersera notamment des malles ayant participé à une tournée africaine d’André Citroën dans les années 1920 et un très récent sac connecté imaginé par le designer Virgil Abloh.

« La vente en ligne explose. Sur une vente sur laquelle vous aviez une centaine d’inscrits il y a deux ans, on peut avoir cinq à dix fois cela », rapporte-t-il.

« Depuis un an il n’y a plus de fashion week mais Paris restera de toutes façons la capitale de la mode. C’est à nous de faire notre petite fashion week à travers nos ventes », ajoute le spécialiste, qui organise des ventes Chanel, Hermès et multimarques plusieurs fois par an.

Du côté des enchérisseurs, on trouve des anonymes de tous pays mais aussi des collectionneurs comme Olivier Chatenet, qui n’a pas attendu l’engouement récent pour le « vintage » pour se constituer une extraordinaire collection de milliers de pièces de prêt-à-porter des années 1970 et 1980, essentiellement.

Il y a quelques années, le styliste s’est délesté de 4.000 pièces de sa collection Yves Saint Laurent.

« Aujourd’hui on peut s’habiller en vintage de la tête aux pieds sans avoir l’air d’être habillés dans des vêtements d’une autre époque. Il y a de la modernité et puis l’idée qu’on a produit énormément de très beaux vêtements qui ont toute leur place aujourd’hui », raconte le collectionneur de 60 ans devant des portants débordants de robes Ungaro, chemisiers Chloé et autres manteaux Sonia Rykiel. « C’est une façon qu’acquérir des pièces de qualité à un prix qui n’a rien à voir. »

(Elizabeth Pineau, édité par Jean-Michel Bélot)

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