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René Girard, le « prédicateur chrétien » est mort

L’anthropologue, philosophe et académicien français René Girard est décédé mercredi 4 novembre à Stanford, aux États-Unis, à l’âge de 91 ans. Le théoricien du « désir mimétique », qui a longtemps été sceptique, a fini par endosser les habits du prédicateur chrétien, avec le zèle et la pugnacité d’un exégète converti par la Parole de Dieu. Dans ses écrits, il exalte la force subversive des Évangiles.

L’anthropologue de la violence et du religieux, René Noël Théophile Girard, est décédé le 4 novembre 2015 à Stanford en Californie, laissant derrière lui une œuvre riche, décortiquant entre autres le désir humain mimétique, la violence sacrificielle à l’origine de toute société humaine, et la valeur salvatrice du christianisme.

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Enfance, études et carrière

René Girard est né le 25 décembre 1923 à Avignon (Vaucluse), de l’archiviste paléographe Joseph Girard et Marie-Thérèse Fabre de Loye, fervente chrétienne et première bachelière du département de la Drôme.

Entre 1943 et 1947, René Girard suit une formation littéraire à l’École nationale des chartes, où il soutient sa thèse d’archiviste paléographe sur « La vie privée à Avignon dans la seconde moitié du XVe siècle ».

En 1947, il obtient une bourse universitaire et part pour les États-Unis. Il obtient un doctorat en d’histoire en 1950 à l’Université d’Indiana sur la défense d’une seconde thèse : « L’opinion américaine de la France, 1940-1943 ».

En 1950, René Girard entame une brillante carrière d’enseignant aux États-Unis, qui le conduit à enseigne la littérature comparée respectivement à l’Université d’Indiana, à l’université Johns-Hopkins de Baltimore, à l’Université d’État de New York à Buffalo, à l’université Stanford et à l’Université Duke.

Le 17 mars 2005, René Girard est élu à l’Académie française, au fauteuil 37, succédant au prêtre dominicain français Ambroise-Marie Carré, mort le 15 janvier 2004 à Ancourt en France.

Le désir mimétique

Le désir mimétique est une théorie unitaire élaborée par René Girard exploitant un seul et même mécanisme, l’imitation, pour expliquer un grand nombre de phénomènes humains. Il développe ses analyses dans plusieurs domaines tels que la culture, la psychologie, l’anthropologie, la sociologie et la religion.

L’anthropologue expose pour la première fois le cadre de sa théorie mimétique dans son premier ouvrage, « Mensonge romantique et vérité romanesque » (1961). Selon cette théorie, l’homme se définit comme désir, mais un désir d’essence particulière qui, pour se saisir comme tel, se doit d’éprouver la menace de l’autre. Dès lors, le désir d’un objet ne gagne un sujet qu’à partir du moment où l’autre le convoite. Et inversement. Chacun désire toujours ce que désire autrui, voilà le ressort principal de tout conflit. De cette concurrence/ rivalité naît le cycle de la fureur et de la vengeance entre des hommes fascinés par le même objet. Ce cycle n’est résolu que par le sacrifice d’un « bouc émissaire ». D’après René Girard, les sociétés étantincapables d’éliminer la violence réciproque qui les traverse finissent par la ritualiser pour la contrôler.

Prédicateur chrétien

Le rôle dévolu aux religions serait de réguler les désirs individuels, par le biais du processus sacrificiel au sein duquel la victime émissaire occupe une place centrale. Ces désirs sont alors partiellement satisfaits et les liens communautaires resserrés. Mais René Girard établit une distinction fondamentale entre « les religions archaïques et le judéo-chrétien. »

Dans toutes les religions, on a affaire au récit d’une crise qui se résout par un lynchage transfiguré en épiphanie. Mais là où les religions archaïques accablent le bouc émissaire dont le sacrifice permet à la foule de se réconcilier, le christianisme, lui, proclame haut et fort l’innocence de la « victime propitiatoire », à savoir le Christ.

Après avoir souligné la présence du mécanisme victimaire dans toutes les sociétés, René Girard défend l’hypothèse que le judéo-christianisme a la capacité d’enrayer les néfastes conséquences de ces sanglantes pratiques. Non seulement le christianisme rompt la logique infernale de la violence mimétique, mais il dévoile le sanglant substrat de toute culture humaine : le lynchage qui apaise la foule et ressoude la communauté. Ainsi considéré, l’enseignement du Christ viserait essentiellement à dénoncer la violence ancrée dans l’homme pour établir de nouvelles règles de vie d’où serait exclue la fatalité sanglante du désir.

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