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Millenials: la foi en ligne n’est pas une menace

Une étude canadienne révèle qu’une minorité non négligeable de millenials consommant du contenu religieux sur les réseaux sociaux aurait tout de même une pratique religieuse en présence.
Pour un grand nombre de millienials (personnes nées entre 1981 et 1996, ndlr.), la technologie, s’est limitée à la découverte des tamagochis dans la cour de récré. Ce n’est que dès les années 2000 que smartphones et médias sociaux ont envahi tous les aspects du leur quotidien, de leur vie sociale aux questions de santé, en passant par la musique et la foi. Aujourd’hui, les podcasts de méditation, les sermons sur TikTok et les retransmissions en direct de prières du vendredi sont à la portée de tous.

Une étude canadienne suggère que la dernière génération à avoir vécu une enfance sans smartphone garderait un pied fermement ancré dans le monde réel, du moins en ce qui concerne la religion. L’étude, dirigée par la sociologue Sarah Wilkins-Laflamme de l’Université de Waterloo, a révélé qu’une minorité non négligeable de millienials, aux États-Unis et au Canada (32%), se tournent vers des activités religieuses ou spirituelles numériques au moins une fois par mois. Toutefois, seulement 5% d’entre eux ont déclaré le faire sans s’engager pour autant dans des activités religieuses nécessitant une présence physique.

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41% des répondants américains et 29 % des répondants canadiens ont déclaré consommer du contenu numérique religieux ou spirituel au moins une fois par mois. «Pour la plupart de ces personnes, ces personnes sont donc impliquées sur le terrain et complètent cela par le biais du numérique», explique Sarah Wilkins-Laflamme.

La foi en ligne n’est pas une menace

Selon Pauline Cheong, professeure à l’Université d’État de l’Arizona, qui mène des recherches sur la religion et les technologies de communication, les conclusions de l’étude rassureront les responsables religieux craignant que la technologie ne supplante la religiosité. «La religion numérique ne représente pas une perturbation ou une énorme déchirure dans le tissu social», déclare-t-elle.

Sarah Wilkins-Laflamme, elle-même millenial, a cherché à évaluer dans quelle mesure sa génération, qui est moins susceptible de prendre s’affilier à une religion que les précédentes, s’engage dans une pratique ligne. Pour ce faire, elle a interrogé 2514 sujets en mars 2019, soit avant la pandémie qui a pu modifier les habitudes numériques des millenials quand de nombreux organismes religieux et lieux de culte sont apparus en ligne. «La conclusion de l’étude est que la pratique religieuse par voie numérique est désormais une réalité, mais seulement pour une partie de la population millenial», déclare-t-elle.

Cette consommation numérique du religieux par les millenials se fait à des degrés divers. Sarah Wilkins-Laflamme a laissé aux sujets le soin aux sujets de l’étude de définir ce concept, qui peut aller de l’utilisation d’une application biblique au visionnage d’une vidéo Instagram sur le thème de la spiritualité. 41% des répondants américains ont déclaré consommer passivement tout type de contenu numérique religieux ou spirituel au moins une fois par mois, tandis que seulement 32% des répondants américains ont pris le temps de poster sur la religion ou la spiritualité sur les médias sociaux au moins une fois par mois.

Au sein des millenials du Canada, où la population est moins religieuse dans l’ensemble, seulement 29% d’entre eux consomment du contenu numérique religieux et 17% y prennent par activement.

Génération Z

Il n’est pas encore certain que la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010, ndlr.), qui est encore plus à l’aise avec le numérique que les millenials, s’engagera autant dans la religion dans le monde réel. Paul McClure, un sociologue qui étudie la religion et la technologie à l’Université de Lynchburg, a salué l’étude de Sarah Wilkins-Laflamme, mais note que ses propres recherches montrent, à l’inverse, qu’une plus grande utilisation d’Internet est associée à des niveaux de religiosité plus faibles.

Sa dernière étude, publiée en juin, a révélé que chez les jeunes américains âgés de 13 à 19 ans, l’augmentation du temps d’écran est inversement proportionnelle à l’engagement religieux, même lorsque les parents sont religieusement très engagés. «Pour autant, nous ne pouvons pas dire avec certitude que les offres spirituelles en ligne rendent les adolescents moins religieux dans la réalité», indique l’étude de McClure, «mais il est clair que le temps passé devant un écran tend à remplacer la croyance, l’identité et la pratique religieuses même chez les adolescents issus de familles religieuses.»

Impliquer la jeunesse

Pour Pauline Cheong, il convient de penser que si les millenials profient de nouvelles ressources virtuelles, les avancées numériques dans le domaine religieux ne suffiront pas à elles seules à séduire les jeunes générations. «Désormais, les organisations et dirigeants religieux doivent faire tout ce qu’ils peuvent pour maintenir et entretenir la confiance, afin de créer tisser des liens réels avec les jeunes croyants» déclare-t-elle.

Mais comment faire pour contourner les smartphones et impliquer les jeunes en face à face? L’étude canadienne suggère que tout leader religieux voulant se rapprocher de la génération Z ou des millenials devrait commencer par prendre le phénomène de la religion numérique au sérieux. Et Sarah Wilkins-Laflamme d’ajouter que «les groupes religieux qui n’ont pas de présence en ligne auront beaucoup de mal à convaincre ces deux générations».

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