Technip Energies cesse de travailler sur de nouvelles opportunités en Russie
PARIS (Reuters) – Le directeur général de Technip Energies a annoncé jeudi que le groupe avait cessé de travailler sur « toute nouvelle opportunité commerciale » en Russie après l’invasion de l’Ukraine, assurant que l’impact financier potentiel de la crise ukrainienne était « contenu ».
« Nous sommes très préoccupés par la guerre en Ukraine, et exprimons notre solidarité avec tous ceux qui souffrent », a dit Arnaud Piéton cité dans un communiqué à l’occasion de la publication des résultats annuels du groupe.
« Nous avons cessé de travailler sur toute nouvelle opportunité commerciale en Russie et sommes confiants dans la solidité de l’activité globale et diversifiée de Technip Energies », a-t-il ajouté, précisant que le groupe évaluait en permanence l’impact de la crise.
En raison de l’offensive russe en Ukraine, plusieurs grandes majors pétrolières ont annoncé leur retrait de Russie, à l’instar de Shell, de BP et d’Exxon. Le français TotalEnergies a pour sa part décidé de ne plus développer de nouveaux projets dans le pays.
Technip Energies a chiffré qu’à fin décembre, environ 3,8 milliards d’euros ou 23% du carnet de commandes étaient liés à des projets en cours d’exécution en Russie, et seront impactés par la crise actuelle.
L’exécution de ce carnet de commandes est programmée sur une période de cinq ans entre 2022 et 2026, a précisé le groupe.
Technip Energies assure disposer « d’un bilan financier solide, d’un flux de trésorerie de projet positif et de protections contractuelles appropriées, qui limiteraient notre exposition à la situation actuelle ».
PREMIER DIVIDENDE
En 2021, le chiffre d’affaires ajusté de Technip Energies a atteint 6,66 milliards d’euros, en hausse de 11%, pour un carnet de commandes de 9,79 milliards d’euros. La marge opérationnelle récurrente est ressortie à 6,5% contre 5,9% en 2020.
Fort d’un flux de trésorerie d’exploitation de 992,7 millions d’euros, Technip Energies a décidé de proposer un premier dividende au titre de 2021, de 0,45 euro par action.
Pour 2022, le groupe vise un chiffre d’affaires ajusté compris entre 5 milliards et 5,5 milliards d’euros, hors contribution des projets en cours d’exécution en Russie estimée à 1,4 milliard d’euros.
La marge opérationnelle récurrente devrait atteindre au moins 6,5% cette année, hors contribution des projets en cours d’exécution en Russie estimée à moins de 70 millions d’euros.
A la Bourse de Paris, l’action Technip Energies grimpait de 8,95% à 9,58 euros à 10h09, signant l’une des plus fortes hausses du SBF 120, pratiquement inchangé (-0,02%) au même moment.
Dans une note, les analystes de JPMorgan soulignent que la prévision de marge opérationnelle récurrente fait ressortir un résultat opérationnel hors contribution de la Russie bien supérieur à leur prévision et jugent la publication des résultats « solide en dépit d’un contexte difficile ».
Entre l’offensive russe sur l’Ukraine le 24 février et le cours de clôture de mercredi soir, l’action Technip Energies a chuté de 30% en dépit de l’envolée parallèle des cours du brut.
(Reportage Blandine Hénault, édité par Nicolas Delame)
