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L’église Notre-Dame de Paris en lente convalescence

PARIS (Reuters) – La pollution au plomb, les intempéries, la complexité du chantier et la crise du coronavirus ont ralenti les travaux à la cathédrale Notre-Dame, encore fragile sous le ciel de Paris un an après l’incendie ravageur qui a ému le monde entier.

Malgré les lenteurs, l’objectif d’une réouverture fixée par Emmanuel Macron demeure, d’ici les Jeux olympiques de 2024, grâce aux centaines de millions d’euros de dons promis par les amoureux de ce chef-d’oeuvre du patrimoine universel.

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Le 15 avril 2019, le recteur de Notre-Dame, Mgr Patrick Chauvet, se trouvait rue du Cloître-Notre-Dame quand il a vu de la fumée s’échapper du toit de sa majestueuse voisine.

« Je me suis dis ‘ça y est, un drame arrive' », se souvient l’archiprêtre, qui était aux côtés d’Emmanuel Macron la nuit du drame qui a vu se consumer la charpente et la flèche de la cathédrale, lieu emblématique de Paris et de la chrétienté.

« Aujourd’hui, l’essentiel c’est qu’on puisse redonner vie à la cathédrale à l’intérieur c’est-à-dire que l’archevêque puisse revenir, qu’on puisse de nouveau prier, chanter un beau Te Deum, qu’on puisse de nouveau célébrer : c’est ce pour quoi la cathédrale a été construite », a-t-il dit à Reuters sur le pont de l’Archevêché, qui donne sur l’arrière de la cathédrale.

UN REVÊTEMENT ANTI-PLOMB SUR LE PARVIS

A voir le bâtiment sans toit, étayé de toutes parts et cerné par de hautes barrières, le passant se dit qu’on en est loin.

Mi-mars, les quelque 80 ouvriers et compagnons du site – charpentiers, échafaudeurs, cordistes – ont quitté les lieux pour cause de confinement, reportant le délicat démantèlement de l’échafaudage détruit – 40.000 pièces de métal fondu par le feu -, avec l’aide de la gigantesque grue surplombant l’édifice.

Depuis l’incendie, les difficultés se sont accumulées, à commencer par la pollution au plomb, qui a inquiété les riverains et contraint les ouvriers à porter des combinaisons et à se doucher à la sortie du chantier.

La mairie de Paris, propriétaire des abords de la cathédrale, qui appartient quant à elle à l’Etat, a d’ores et déjà prévu de poser un revêtement sur le parvis. « Un sondage du 6 mars a montré une baisse drastique de la présence de plomb sur le parvis et dans les sols », a dit à Reuters Christophe Girard, adjoint à la Culture de la mairie de Paris, laquelle envisage un réaménagement complet de l’île de la Cité où se trouvent d’autres lieux touristiques comme la Sainte-Chapelle et le Palais de Justice.

En attendant, la cathédrale, qui est toujours juridiquement sous le régime d’un arrêté de péril, est surveillée par une centaine de capteurs mesurant la moindre oscillation de la structure qui soutient une voûte trouée en trois endroits, sur laquelle pèse encore un amas de vestiges du toit calciné.

Le conseil d’administration de l’Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame – dirigé par le général Jean-Louis Georgelin et où siègent l’Etat, l’archevêché et la mairie de Paris – est en train de réévaluer le coût de l’actuelle phase de sécurisation, pour laquelle 85 millions d’euros ont pour l’instant été engagés.

RECONSTRUIRE UNE FLÈCHE

Entièrement basé sur des dons, le financement de l’édifice qui accueillait environ 14 millions de visiteurs par an se fait par étapes, grâce à 134.000 donateurs du monde entier.

« Il y a eu 901 millions d’euros de dons et de promesses de dons et 188 millions d’euros ont été encaissés », a dit à Reuters Jérémie Patrier-Leitus, directeur de la communication de l’Etablissement public. « Le différentiel ne signifie pas que les donateurs voudraient se dédire mais nous procédons à des appels de fonds en fonction de besoins de financement. »

Les grands donateurs – les familles Pinault, Arnault, Bettencourt, Bouygues, Michelin, les groupes Total, Axa, L’Oreal, JCDecaux entre beaucoup d’autres – ont signé des conventions ad hoc.

« Je n’ai pas l’ombre d’une inquiétude sur le fait que les engagements qui ont été pris seront tenus parce que ce sont de grandes signatures », a dit à Reuters Christophe-Charles Rousselot, délégué général de la Fondation Notre-Dame de Paris, l’une des structures recueillant les dons avec la Fondation du patrimoine et la Fondation de France, notamment. « Leurs engagements ont été formalisés au plan juridique mais au-delà du document, l’engagement moral qu’ils ont pris prévaut même si la crise actuelle du coronavirus est exceptionnelle. »

A ses yeux, les dons vont affluer une fois le projet de reconstruction mieux défini. Très discutée après l’incendie, où les idées les plus folles ont surgi – toit végétalisé voire pourvu d’une piscine, flèche en verre -, l’allure de la future cathédrale devra faire l’objet d’un « débat apaisé », dit l’entourage du général Georgelin.

Garant du caractère sacré de l’édifice, Mgr Chauvet plaide pour une charpente en bois et le maintien d’une flèche « car c’est ce qui nous monte vers le ciel ». La maire de Paris, Anne Hidalgo, souhaite « un respect du patrimoine et du classicisme », dit Christophe Girard.

Pour le recteur de Notre-Dame, l’orgueil doit en tout cas être déposé à la porte de la cathédrale. « Il faut beaucoup d’humilité », dit-il. « Pas d’ego, pas de ‘moi, moi, moi’, il faut s’effacer devant cette oeuvre qui est un joyau du patrimoine. »

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