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Afghanistan: Les taliban réaffirment l’échéance du 31 août pour les évacuations

KABOUL/WASHINGTON (Reuters) – Les pays occidentaux continuent d’évacuer « au pas de charge » les personnes qui souhaitent fuir l’Afghanistan sous le contrôle des taliban, a déclaré mardi un diplomate d’un pays de l’Otan, alors que le mouvement islamiste a déclaré ne pas avoir accepté de repousser la date butoir du 31 août.

Chaos indescriptible et violences sporadiques compliquent les opérations à l’aéroport international de Kaboul, seule enclave contrôlée par les Occidentaux depuis la prise de la capitale afghane par les combattants islamistes le 15 août.

Selon un responsable de la Maison blanche, les Etats-Unis et leurs alliés ont néanmoins évacué 21.600 personnes au cours des 24 dernières heures. L’armée de l’air américaine a effectué à elle seule 37 rotations pour transporter depuis lundi quelque 12.700 personnes, a-t-il ajouté. Les 8.900 autres évacués ont été acheminés par des avions de la coalition de l’Otan.

« Toutes les forces étrangères travaillent au pas de charge pour tenir les délais », a commenté le responsable de l’Otan.

Dans un communiqué, le Quai d’Orsay précise que deux vols français supplémentaires (les huitième et neuvième) ont permis d’acheminer mardi 450 personnes supplémentaires à Paris, en grande majorité des Afghans.

Au total, « près d’une centaine de Français et plus de 1.500 Afghans ont rejoint le sol français » depuis le 16 août, précise le ministère des Affaires étrangères.

En déplacement lundi à Abou Dhabi, d’où sont coordonnées les évacuations menées par l’armée française, Jean-Yves Le Drian a jugé « nécessaire » un report de la date butoir du 31 août, un souhait également exprimé à Londres et Berlin.

Mais alors que les dirigeants du G7 étaient réunis mardi après-midi en session extraordinaire virtuelle à l’initiative du Royaume-Uni, les Etats-Unis n’ont donné aucune indication en ce sens.

Le porte-parole du Pentagone a indiqué mardi que le plan de retrait négocié l’an dernier avec les taliban n’avait pas changé et s’est dit confiant dans la capacité de l’armée américaine à terminer les évacuations d’ici une semaine, confirmant des propos tenus la veille par le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, Jake Sullivan.

Selon un représentant américain, le président Joe Biden devrait décider sous 24 heures s’il reporte ou non la date butoir afin de laisser au Pentagone suffisamment de temps pour les préparatifs, l’évacuation des soldats américains encore déployés à Kaboul étant à elle seule susceptible de prendre plusieurs jours.

De son côté, le porte-parole des taliban, Zabihullah Mujahid, a exigé mardi que les évacuations des personnes réfugiées à l’aéroport de Kaboul soient terminées au 31 août.

Tous les Afghans qui cherchent à fuir le pays peuvent rentrer chez eux, « nous garantissons leur sécurité », a-t-il assuré pendant une conférence de presse.

RECONNAÎTRE OU PAS LES TALIBAN?

La tournure du retrait des troupes américaines, 20 ans après le début d’une intervention militaire lancée à la suite des attentats du 11 septembre 2001, a provoqué des tensions entre Washington et les autres capitales occidentales, consternées par le calendrier et la manière d’opérer.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait savoir qu’il plaiderait mardi en faveur d’une solidarité accrue des membres du G7 avec le peuple afghan, et d’une augmentation de l’aide aux réfugiés et de l’aide humanitaire.

En écho à ces déclarations, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé mardi matin que l’UE allait porter l’aide fournie aux Afghans de 50 millions à 200 millions d’euros.

De nombreux Afghans craignent les conséquences de la prise du pouvoir par les taliban, qui avaient imposé un régime rigoriste au pays de 1996 à 2001.

La Haute Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a déclaré mardi avoir reçu des informations crédibles au sujet de graves violations commises par les taliban, notamment des exécutions sommaires de civils et des contraintes imposées aux femmes.

Mais la fin du conflit militaire incite aussi des dizaines de milliers de civils à rentrer chez eux dans plusieurs provinces du pays, a souligné le diplomate de l’Otan.

Dans ce contexte, les membres du G7 vont s’interroger sur la question délicate de la reconnaissance du nouveau pouvoir afghan, ou au contraire la pertinence de mettre en place des sanctions pour tenter de pousser les taliban à respecter leurs engagements internationaux.

« Les dirigeants du G7 vont se coordonner pour savoir si et quand il convient de reconnaître les taliban », a déclaré un diplomate européen. « Et ils vont s’engager à continuer à travailler étroitement ensemble. »

La reconnaissance internationale d’un gouvernement dirigé par les taliban aurait des conséquences considérables, comme l’accès à l’aide étrangère, qui a maintenu le pays sous perfusion depuis deux décennies.

(Reportage des bureaux de Reuters, écrit par Lincoln Feast et Robert Birsel, version française Tangi Salaün, édité par Marc Angrand)

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