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Les Algériens appelés à voter sur fond de crise politique et économique

par Lamine Chikhi et Hamid Ould Ahmed

ALGER (Reuters) – Les bureaux de vote ont ouvert samedi en Algérie pour des élections législatives dont le pouvoir espère qu’elles permettront de tourner la page de deux ans de contestation, mais qui risquent d’être largement ignorées par la population sur fond d’appel au boycott au sein du Hirak.

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Le président Abdelmadjid Tebboune a appelé les Algériens à voter en masse mais la campagne n’a guère suscité d’enthousiasme dans un pays où de nombreux habitants sont persuadés que le véritable pouvoir est entre les mains des militaires et d’une élite politique sclérosée.

« Nous espérons que le prochain Parlement sera une force pour le changement que la majorité réclame », dit Ali Djemai, un enseignant de 33 ans, patientant avec quatre autres personnes quelques minutes avant l’ouverture d’un bureau de vote installé dans une école primaire située à proximité des bureaux du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, dans le centre d’Alger.

Dans un café non loin de là, Djamel Badir affirme pour sa part qu’il ne votera pas, convaincu que ces élections ne changeront rien. « Notre Parlement n’a aucun pouvoir », déclare cet employé de la Poste de 42 ans.

Initialement prévu en 2022, ce scrutin vise à élire pour cinq ans les 407 députés de l’Assemblée populaire nationale.

Les précédents scrutins, l’élection présidentielle de 2019 et le référendum constitutionnel de novembre dernier, ont été marqués par une forte abstention (40% de participation à la présidentielle), alors que le pouvoir mis en place après la chute du président Abdelaziz Bouteflika il y a deux ans s’efforce de museler définitivement le mouvement contestataire du Hirak.

Les dernières semaines ont été marquées par une répression accrue, avec l’arrestation de plusieurs centaines de personnes et l’interdiction des marches du Hirak.

Outre l’agitation politique, ces élections législatives se déroulent sur fond de crise économique profonde, aggravée par la pandémie de COVID-19 : les finances publiques sont exsangues, avec notamment une chute de 80% des réserves de devises étrangères depuis 2013 et un déclin des revenus énergétiques, principalement pétroliers, ces dernières années.

Face aux partis de l’ère Bouteflika et à la pléthore de candidats officiellement indépendants, les islamistes modérés croient en leurs chances de figurer en bonne place dans la future Assemblée populaire nationale.

Les bureaux de vote doivent fermer à 19h00 GMT et les résultats seront connus dimanche.

(version française Sophie Louet et Bertrand Boucey)

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