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Témoignage de la chrétienne soudanaise Adut Mathok Aguer

Adut Mathok Aguer est chrétienne sud-soudanaise qui a été enlevé à l’âge de 15 ans par des milices arabes et qui a retrouvé la liberté après dix-huit années de mauvais traitements et d’humiliations quotidiennes.

Nous avons rencontré Adut au cours de l’action de libération de la Solidarité Chrétienne Internationale (Christian Solidarity International, CSI) au nord du Soudan du Sud. Son regard est sérieux et timide. Qui s’en étonnerait ? Elle a en effet connu les affres de l’esclavage pendant deux terribles décennies. Mais elle est disposée à raconter son passé tragique à l’équipe locale de la Solidarité Chrétienne Internationale.

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L’attaque du village

Adut a grandi dans un petit village dinka. Même si ses parents agriculteurs ont de la peine à joindre les deux bouts, la jeune fille vit une enfance heureuse : elle aide volontiers sa mère au ménage et l’accompagne souvent pour chercher du bois de feu.

Un jour torride de la saison sèche, des milices arabes surgissent sans crier gare et encerclent le village. Adut se souvient de ce jour terrible qui a changé sa vie : « Tous ceux qui voulaient fuir ont été abattus. » Un Arabe soudanais s’approche alors de la jeune fille apeurée, la saisit par le bras et l’arrache à ses parents. Adut a les larmes aux yeux : « À ce jour, je ne sais toujours pas ce que sont devenus papa et maman. » Le périple vers le nord dure plusieurs jours et il s’apparente à un cauchemar pour Adut : elle est violée et battue régulièrement par les combattants. Comme tous ses compagnons d’infortune, elle est très mal nourrie et la pensée de s’enfuir ne la quitte pas. Toutefois, la peur des cruautés de ses ravisseurs la retient : deux hommes de son village, qui ont essayé de s’échapper, sont abattus sous les yeux des malheureux déportés.

Des humiliations continuelles

L’enlèvement se termine dans un petit village du Soudan, où Adut est remise à un homme nommé Dhouelbed Ali. Depuis ce moment, ce dernier se sert de sa nouvelle esclave comme bon lui semble et ne recule devant aucun abus. Comme il a quatre épouses et de nombreux d’enfants, il a une grande maison qu’Adut est obligée de nettoyer de fond en comble. Elle amène aussi quotidiennement l’âne au puits. Elle a beau travailler de son mieux, en vain : chaque jour, elle doit subir les blâmes, les cris et les mauvais traitements de la part de cette grande famille. Dhouelbed fait même le nécessaire pour qu’Adut soit excisée*. Adut explique : « Dhouelbed Ali pensait que je deviendrais ainsi une meilleure musulmane. » Mais pour elle, l’excision est surtout synonyme de douleurs continuelles – d’autant plus lorsque son maître la viole, ce qui arrive fréquemment.

Une rencontre aux suites inattendues

Le mépris, les mauvais traitements et la torture rythment le quotidien de cette esclave désespérée durant dix-huit ans. Un jour, tandis qu’elle se rend au marché de la bourgade d’Adila, un événement inattendu se produit : un libérateur d’esclaves travaillant pour CSI s’approche d’elle avec son équipe et lui propose de la raccompagner chez elle au Soudan du Sud. Elle lui répond : « C’est mon rêve le plus cher. Mais Dhouelbed va-t-il me laisser partir ? » Le libérateur d’esclaves se rend donc vers le maître et les deux hommes négocient en secret. Finalement, elle peut partir avec d’autres esclaves. Adut peut à peine contenir son bonheur. Le 28 septembre 2017, elle reçoit une nouvelle vie de femme libre !

Sur le chemin du retour, Adut est bien traitée. Le libérateur d’esclaves lui achète un nouveau vêtement lui donne suffisamment de nourriture. Après quelques jours, elle retrouve sa patrie.

Adut ne se lasse pas de clamer son bonheur : « Je suis comblée de pouvoir me retrouver au Soudan du Sud et de pouvoir à nouveau prendre ma vie en main. » CSI lui accorde une aide en lui fournissant un « kit de survie », un colis de nourriture et une chèvre laitière, qui constituera un moyen d’existence à long terme.

* Selon un communiqué de presse de l’UNICEF daté du 5 février 2016, « au moins 200 millions de filles et femmes en vie aujourd’hui ont subi des mutilations génitales dans 30 pays ».

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